L’incertitude qui plane sur l’avenir de la scierie de Saint-Thomas-Didyme incite la municipalité à prendre les devants. L’administration municipale a déposé un projet qui consisterait à récupérer la garantie d’approvisionnement de 228 900 mètres cubes advenant une fermeture.
« Ce n’est pas ce que l’on souhaite et on préférerait que l’usine de Saint-Thomas-Didyme demeure en opération, mais on sait qu’elle est dans une position plus fragile. Notre volonté est d’être proactifs advenant qu’on nous annonce une fermeture définitive », explique la mairesse de la localité, Sylvie Coulombe.
La scierie de Saint-Thomas-Didyme est d’ailleurs en arrêt depuis mars dernier. Produits forestiers Résolu avait pris cette décision par manque de fibre et prévoyait une reprise des activités pour le 11 juin. Une quinzaine d’employés étaient touchés au moment de l’annonce de la fermeture temporaire et avaient été réorientés vers d’autres tâches ou d’autres usines.
[caption id="attachment_65084" align="aligncenter" width="444"] La mairesse Sylvie Coulombe veut éviter de voir le retombées de l’exploitation forestière échapper complètement à sa municipalité.[/caption]
Inquiétudes
Dans le contexte où le milieu industriel déplore des difficultés d’accès à la fibre et les coûts élevés du bois rond, ce à quoi il faudra ajouter les impacts qui découleront de la stratégie de protection du caribou forestier qui devrait être déposée en juin, la municipalité craint pour l’avenir de sa scierie.
Concrètement, Saint-Thomas-Didyme demande que la garantie d’approvisionnement de 228 900 mètres cubes attachée à l’usine de sciage puisse être transférée en permis de récolte aux fins d’approvisionner une usine de la transformation de bois (PRAU) dans l’éventualité d’une fermeture.
« Nous en avons discuté avec notre députée Nancy Guillemette ainsi qu’avec la ministre régionale Andrée Laforest, qui nous appuient dans notre démarche. La MRC nous appuie également. Pour nous, il est important de ne pas voir cette garantie d’approvisionnement être éparpillée pour d’autres installations sans qu’on en retire de retombées. »
Conserver les retombées
Sylvie Coulombe précise qu’en rapatriant localement la gestion de cette ressource, il serait possible de vendre le bois et de confier des contrats de récolte, ce qui permettrait de maintenir des retombées locales pour l’exploitation de la forêt.
La mairesse rappelle en outre qu’avec l’expertise du Comité Forêt de la localité et de l’Agence de gestion intégrée des ressources (AGIR), il n’y a pas de raison pour lesquelles le milieu ne serait pas en mesure de gérer un tel volume de bois et d’ainsi amoindrir les impacts d’une fermeture.
Saint-Thomas-Didyme tire actuellement 8,25 % de ses recettes de taxes foncières auprès de l’usine de Résolu. À cela s’ajoutent 111 emplois directs en tenant compte de toute la chaine de sciage et de rabotage.
Le préfet Luc Simard a pour sa part souligné que la MRC n’avait pas hésité à appuyer l’initiative de Saint-Thomas-Didyme.
« C’est une démarche de prise en main par le milieu plutôt que de se voir dépouiller d’une usine qui est importante pour un milieu. On donne un appui sans condition à la municipalité. »