À bientôt 85 ans, André Pelchat pourrait très bien tirer sa révérence du camionnage et passer à une retraite bien méritée. Ce sera peut-être le cas bientôt, quoi que…

« Il manque de chauffeurs et je ne suis pas capable de dire non! », laisse tomber André Pelchat, lorsqu’on lui demande s’il ne se sent pas mur pour la retraite après tout près de 70 ans derrière le volant.

C’est que, on le sent bien, l’homme est un camionneur jusqu’au bout des ongles. Rouler, être seul avec soi-même, c’est un mode de vie qui l’habite depuis sept décennies.

« Ce que j’aime le plus, c’est être seul au volant et faire de la route. Il faut aimer voir du pays, mais c’est merveilleux. Je m’amène de la musique sur une clé USB et je roule! »

Si l’âge fait en sorte qu’il préfère aujourd’hui des voyages de plus courte durée, André Pelchat affirme qu’il a toujours aimé faire de la « grand route ». Conduire un véhicule escorte pour un transport hors normes est aussi fort agréable, dit-il.

Le milieu du camionnage ayant un important besoin de chauffeurs, André Pelchat n’hésite pas à recommander ce métier aux jeunes qui l’envisagent, pourvu qu’ils aient le bon tempérament.

« Il y a tout le temps de l’ouvrage et c’est un beau travail, tu es assis confortablement, tu vois du pays. Les camions modernes sont vraiment agréables à conduire, tu t’en vas monsieur, ça roule! Par contre, il faut être bien seul avec soi-même. »

Rajeuni de 20 ans

S’il est encore au volant d’un camion après autant de temps, André Pelchat ne le cache pas, c’est qu’il a arrêté de boire il y a 20 ans.

« Je n’ai pas pris une goutte depuis 20 ans. Si je n’avais pas arrêté de boire, je serais mort ou en prison. Ça m’a rajeuni de 20 ans et c’est ce qui m’a permis de continuer. »

Une mauvaise chute l’a aussi laissé avec des maux de dos persistants, mais pas assez pour cesser le camionnage.

« Mais allez-vous la prendre votre retraite, monsieur Pelchat », lui demande le journaliste.

« Si je n’arrête pas, c’est ma femme qui va me mettre dehors, ça fait 20 ans qu’elle me fait des pressions, répond-il à la blague. J’ai dit à mon boss que ça s’en venait, mais je n’ai pas encore le goût tout de suite d’arrêter… »