L’abbé Jean-Benoît Michaud est une force de la nature et bien qu’il aura 100 ans le 15 septembre prochain, l’homme n’a perdu ni de sa vivacité ni de son sens de l’humour. Hormis des maux de jambes et une vue affaiblie, celui qui a vu le jour en 1923 jouit d’une bonne santé et est toujours aussi allumé.
Ses proches lui ont réservé une belle fête pour ses 100 ans, dans son coin de pays, à la Maison du Bel Âge de Dolbeau-Mistassini, le 25 août dernier. Il était en compagnie notamment de sa sœur Huguette. Lui qui a œuvré comme prêtre toute sa vie au Lac-Saint-Jean réside depuis 2020 au Manoir Champlain à Chicoutimi. Il a contracté la COVID et eu une pneumonie pendant la pandémie et il s’en est bien remis.
« Une fête bien réussie avec la famille. J’étais très ému », dit-il, lui-même surpris un peu de célébrer ses 100 ans. Il est prêt à continuer.
« Je souhaite seulement que Dieu ne coupe pas le fil de ma vie trop vite », lâche-t-il en riant. La vie, c’est le plus beau et le plus précieux des cadeaux. »
Jean-Benoît Michaud est originaire de Péribonka. Il a été ordonné prêtre en 1952 et a pris sa retraite « obligatoire » à l’âge de 93 ans.
Curé d’abord à la paroisse de Saint-Edmond-les-Plaines pendant cinq ans, il a ensuite pris sous sa charge la paroisse Saint-Jean-de-Brébeuf à Roberval, puis celle de Saint-Cœur-de-Marie pour terminer sa mission d’homme d’église à la paroisse de Saint-Ludger-de-Milot. Il a aussi été aumônier dans les écoles, à Normandin et à Saint-Félicien, notamment.
La cerise sur le gâteau
« J’ai bien aimé toutes ces paroisses, mais de boucler la boucle à Saint-Ludger-de-Milot a été pour moi la cerise sur le gâteau. J’ai passé onze belles années dans cette paroisse, au cœur de la nature. Quand je regarde en arrière, je peux dire que j’ai eu une belle vie comme prêtre. J’ai vraiment été heureux, choyé ».
Il dit avoir très jeune été attiré par la prêtrise. Il devait avoir 14 ou 15 ans, selon ses souvenirs.
« Mon père était notaire et il avait toujours pensé en son for intérieur que je prendrais un jour la relève. Mais j’ai choisi le sacerdoce. Ça lui a fait quelque chose, bien sûr, mais il a très bien compris que c’était ma voie. C’est un appel intérieur, difficile à décrire. Et je n’ai jamais eu à regretter mon choix ».
Éternelle optimiste, l’abbé Michaud croit que les changements qui s’opèrent dans la société comme dans l’Église n’ont pas que du mauvais, loin de là.
« C’est dans la normalité des choses. La foi s’exprime différemment et de bien des manières. Je sens une jeunesse engagée. On ne verra plus d’églises avec des gros clochers et on va quand même continuer de vivre la foi, mais autrement ».