L’artiste peintre Larry Holls présente sa toute première exposition solo intitulée La santa carne via à la Galerie èlvé de Normandin, invitant le public à plonger au cœur de son univers singulier.
Larry Holls, de son vrai nom Frédéric Defrance, a commencé à peindre dès son adolescence. Depuis, cette passion ne l’a jamais quitté. « J’ai toujours gardé un petit fil rouge qui m’a permis de progresser. Ça fait maintenant un peu moins de 10 ans que je travaille à proprement parler pour obtenir la technique et le message », dit celui qui réside à Dolbeau-Mistassini.
Dans sa pratique, le quinquagénaire s’intéresse à la matière, plus précisément à la viande. « On a toujours une recherche en tant qu’artiste peintre. Je ne savais pas exactement ce que je recherchais. J’ai décidé d’enlever des couches pour essayer de creuser plus loin la vérité. Les corps m’intéressent. J’ai commencé à retirer la peau, les muscles, les os et à exposer des organes. Ça m’a beaucoup intéressé », souligne-t-il.
« Je me suis dit que la viande est intéressante. Finalement, la seule différence entre vous, moi et un bout de steak est l’âme. C’est ce qu’on cherche depuis des millénaires. On essaie de la définir, mais on ne la définit toujours pas. Il y en a qui disent que c’est dans la tête. Il y en a qui disent que c’est dans le cœur. Je pense que c’est dans la viande », poursuit-il.
Avant tout, Larry Holls est chirurgien et ça se traduit dans sa pratique artistique. « Je m’intéresse beaucoup à ce qui se passe autour de moi. Ça fait partie de mes sources d’inspiration. Tout ce qui m’entoure, tout ce qui me touche, tout ce qui me fait ressentir quelque chose fait partie de mon processus de création. Forcément, 90 % de mon temps est mon travail principal. Ça se reflète dans mon art. »
L’artiste est influencé par les mouvements artistiques du surréalisme et de l’expressionnisme, tout comme le courant pictural du caravagisme. Il s’inspire aussi de la peinture hollandaise du 16e et 17e siècle.
À chaque coup de pinceau, Larry Holls enlève le superflu. C’est d’ailleurs le cas avec le tableau La chute. « J’ai fait un corps complètement dénudé de tout. Il n’a pas de cheveux ni de poils. J’ai laissé la peau. Je l’ai dénudé comme un bébé. J’ai voulu rendre la virginité naturelle de l’enfant né. Ça représente le moment où on s’endort et on tombe consciemment dans le coma », explique-t-il.
À la Galerie èlvé, on retrouve également la série des saints, une nouvelle production fraîchement réalisée pour l’exposition. Avec ces œuvres, Larry Holls a poussé sa recherche à un autre niveau, explorant les dimensions philosophiques.
L’artiste sait que ses toiles peuvent susciter toutes sortes de réactions de la part du spectateur. « Je sais que ça déplaît sur beaucoup de côtés. Je sais que ça plaît sur beaucoup de côtés. Je sais que ça interroge, que ça surprend, que ça rebute et que ça attire. C’est tout ce qui m’intéresse. Tout ce mélange me convient. C’est mon monde. »
Les œuvres de Larry Holls se prêtent à de multiples interprétations. L’artiste aime laisser place à l’imagination du public afin de traduire les messages qui se cachent dans ses toiles.
L’exposition La santa carne via est présentée jusqu’à la mi-novembre. Au deuxième étage de la galerie, il est possible de découvrir le travail de Sogo, Louizel Coulombe et Martine Tremblay. Ces œuvres-ci sont affichées jusqu’au 10 octobre.