Un deuil douloureux. Un amour inconditionnel. Une perte irremplaçable. La Normandinoise Johanne Gagnon s’ouvre sur un drame familial survenu il y a plus de 20 ans, à travers son premier roman intitulé 37 jours.
L’autrice de ces lignes a rencontré Johanne Gagnon à la Galerie èlvé à Normandin, quelques jours avant le lancement du livre, prévu le 28 août. La femme de 46 ans vivait un mélange de fébrilité et de nervosité. Après dix ans d’écriture, elle est enfin prête à dévoiler au grand jour le fruit de son travail.
« C’est un bout de ma vie. C’est un bout de mon cœur. C’est un bout de tout. C’est comme si j’ouvrais une petite porte cachée de mon âme », dit-elle, en feuilletant les pages de sa première publication littéraire.
Du haut de ses 24 ans, Johanne Gagnon a été plongée dans un cauchemar éveillé. Son frère, Carl, a sombré dans le coma après un accident de quatre roues. Le jeune homme de 22 ans a été pris en charge à l’hôpital de Roberval pour rapidement être transféré à Chicoutimi.
« J’ai vécu ces jours comme un zombie. Je suivais le cours des journées. Je me levais le matin et j’allais le voir. Je voulais tout le temps rester avec lui. Je ne voulais pas partir. J’étais proche de lui. J’ai pris ça dur », exprime-t-elle.
Le calvaire a duré… 37 jours. Johanne Gagnon et sa famille s’accrochaient au mince espoir que le jeune homme s’en sorte et qu’il n’ait pas trop de séquelles. Au fil des jours, la situation allait de mal en pis. Des décisions éprouvantes ont été prises, dont celle de le laisser partir.
« Il faut accepter les choses qu’on ne peut pas changer. Même si on ne veut pas, c’est souvent hors de notre contrôle. Il faut apprendre à vivre avec ça. On n’a pas le choix», souffle-t-elle.
À la suite de cette épreuve, Johanne Gagnon a continué d’avancer. Il y a quelques années, elle a feuilleté le journal intime qu’elle avait écrit durant cette période. Elle a décidé de transformer une partie de son histoire en projet littéraire.
Elle s’est donc lancée dans la rédaction de 37 jours, un roman de fiction inspiré de ce moment marquant de sa vie. « La seule partie qui est vraie dans le livre, c’est vraiment ce qu’il se passe à l’hôpital. Tout le reste est une romance que j’ai enveloppée de beaucoup de papiers cadeaux. »
La résilience, la famille et le lâcher-prise sont des thèmes abordés au fil des pages. D’une façon ou d’une autre, les lecteurs seront touchés par le récit, affirme Johanne Gagnon
« Tu vas rire. Tu vas pleurer. Tu vas te fâcher. Normalement, tu devrais passer par une gamme d’émotions lorsque tu lis le livre parce que j’ai passé par toutes ces émotions en l’écrivant. Si, au moins, j’ai réussi à transmettre ça à travers mes mots, ça va permettre aux gens de vivre quelque chose de différent. »
Il est possible de se procurer le roman 37 jours, publié aux Éditions de l’Apothéose, dans les libraires locales de Dolbeau-Mistassini, Roberval et Chicoutimi.
À travers ce projet, Johanne Gagnon souhaite avant tout rendre hommage à son frère. La dédicace du roman lui est d’ailleurs consacrée.
« Je pense qu’il le mérite. Je me dis que sa vie s’est éteinte très tôt. Je lui donne un petit bout de vie encore aujourd’hui », termine-t-elle, les larmes aux yeux.