C’est le rendez-vous annuel des nostalgiques des films pour enfants ou, comme on les nomme maintenant, les films familiaux. Chaque mois de décembre, Télé-Québec ressort son arme secrète : Ciné-Cadeau. On connaît déjà la programmation par cœur — Astérix qui se bat avec les Romains, Lucky Luke qui tire plus vite que son ombre, Tintin qui court après des bandits en trench-coat, et James Bond qui affronte le redoutable Docteur No. On a tous vu ces films mille fois, pourtant, dès que la petite trompette de l’intro résonne, on se transforme en enfants surexcités. Ciné-Cadeau, c’est un peu comme la dinde de Noël : on en mange chaque année, on sait que ça goûte toujours la même chose, que ça va même peut-être être un peu sec, mais on ne peut pas s’empêcher d’en reprendre.
Or il y a un de ces classiques qui obtient ma faveur et celle des membres de la famille élargie : Les douze travaux d’Astérix. Ça raconte comment Astérix et Obélix doivent relever douze défis qualifiés d’impossibles imposés par Jules César, pour prouver qu’ils sont plus forts que des dieux. Évidemment, nos deux héros réussissent toutes les épreuves imposées par César. En attendant cette programmation, pourquoi ne pas s’amuser un peu, en tentant de définir ce à quoi pourraient ressembler les douze travaux prioritaires du nouveau maire de Saguenay Luc Boivin ?
- Rassembler, stabiliser et réunifier le conseil municipal. La division au sein du conseil municipal aura été un triste legs de l’ère Julie Dufour. Le climat était devenu lourd et les relations entre certains conseillers toxiques; l’exécutif, imperméable, régnant en oligarchie. Rétablir l’harmonie autour de la table est prioritaire. Les citoyens en ont assez et veulent un conseil municipal « sans chicane ». Oui aux discussions, non aux querelles d’ego.
- Démarrer le nouveau mandat avec des actions concrètes visibles. Elles doivent se faire rapidement et donner un signal fort de changement constructif. Nul besoin d’être spectaculaires ni grandioses mais ces décisions doivent rassurer les citoyens. Bref, y’a un nouveau pilote dans l’avion, on prend un nouveau cap, et il faut que ça paraisse.
- Redorer l’image de Saguenay, dans la région et au Québec. Ce n’est pas un secret, les maires et mairesses des autres municipalités de la région regardaient Saguenay en soupirant et en levant les yeux vers le ciel. La capitale de la région a perdu de sa superbe. Luc Boivin devra s’affairer à améliorer la perception de la ville à l’extérieur. C’est un bon communicateur et tout le Québec connait la fromagerie Boivin, il part avec une bonne carte de visite.
- Simplifier les démarches pour les entrepreneurs: Luc Boivin a déclaré que Saguenay souffre d’une image de ville où « tout est compliqué » pour investir. Demander et obtenir des permis est fastidieux. Je l’ai vécu moi-même. Je vous raconterai ça. Bref, créer un climat d’affaire favorable.
- Multiplier les missions à l’étranger. Le passé d'homme d'affaires de Luc Boivin lui confère une crédibilité auprès d'autres entrepreneurs et investisseurs, car il comprend leurs défis et leurs attentes. Les missions à l’international permettent des rencontres en personne pour créer des liens de confiance, essentiels. Je verrais bien le maire Boivin partir convaincre les investisseurs avec Sandra Rossignol et Priscilla Nemey. Quel trio ça ferait.
- Logements abordables. Luc Boivin plaide pour l'intégration d'UHA, via le programme d’unités d’habitation accessoires. Je ne suis pas sûr que convertir les garages en petits lofts soit la solution ultime. Des logements neufs à 1700 dollars, il y en a beaucoup en construction, mais il faut plutôt des logements abordables, salubres.
- Centre Georges-Vézina: s’il vous plait, branchez-vous. Je ne compte plus les différentes moutures et les revirements de l’ex-mairesse liés au futur de l’aréna. On en perd son latin. Luc Boivin a été élu pour prendre des décisions et pour agir. Il faut un plan, et s’y tenir. PS : le recours à une collaboration avec le privé, ce n’est pas un crime de lèse-majesté.
- Transparence et communication avec les citoyens. J’ai particulièrement aimé les courtes vidéos de Luc Boivin durant la campagne sur des thèmes précis, avec décor à l’appui. En 2025, c’est une façon efficace de communiquer avec les citoyens. Le maire devrait poursuivre cette habitude.
- Éviter les conflits internes. Par exemple, en instaurant un mécanisme de médiation rapide pour désamorcer les conflits avant qu’ils n’escaladent. Des congédiements, des procès coûteux contre des cadres, c’est improductif.
- N’ayons pas peur des gros projets. Corridor du Nord, Arianne Phosphate, développement du port, il faut voir grand. L’arrivée de gros joueurs, ça se prépare en amont.
- Accueil des immigrants et des jeunes familles. C’est notre relève, et ils sont trop souvent laissés à eux-mêmes. Il faut soutenir les organismes d'accueil et d'intégration, améliorer l'accès aux services de garde, valoriser la diversité culturelle.
- Loisirs, qualité de vie et culture. C’est vraiment ce qui fait la différence dans une ville. Cela attire de nouveaux résidents, de jeunes professionnels et les familles, qui recherchent un milieu de vie stimulant.
Maintenant, au boulot…