Dimanche, 08 décembre 2024

Chroniques

Temps de lecture : 2 min 54 s

La beauté des journées plates

Le 07 novembre 2024 — Modifié à 11 h 00 min le 07 novembre 2024
Par Stéphanie Gagnon

Novembre, je te hais. Plus que ça : je t’ha-guis ! Si on pouvait te croquer, tu goûterais la galette de riz. Ou la feuille de gypse.

Je ne mordrai pas dans toi à pleines dents, novembre. Tu es une épreuve, un gouffre entre l’euphorie d’octobre et la féérie de décembre. La traversée d’un désert gris, frette et humide.

Tu as le culot, en plus, de commencer ça en nous envoyant un changement d’heure en pleine gueule. (J’écrirais « va chier » mais j’ai pas le goût de gérer les courriels frustrés de gens pour qui novembre est probablement encore plus plate que pour moi.)

Entre la luminosité qui décline et les feuilles mortes, y’a sûrement quelque chose à faire, parce que c’est pas vrai que je vais passer les 30 prochains jours le moral à terre.

Entre la luminosité qui décline et les feuilles mortes, y’a sûrement quelque chose à faire, parce que c’est pas vrai que je vais passer les 30 prochains jours le moral à terre.

Vous avez bien lu la même phrase deux fois, ce n’est pas une erreur. Novembre c’est répétitif, et plate, malgré tout ce qu’on peut souhaiter mettre en place pour l’égayer.

Je vous présente quand même mon top activités trompe-grisaille, espérant que ceux pour qui le mois des morts est souffrant y trouvent quelques inspirations.

: Lire tout ce que David Goudreault a écrit. Parce que c’est un génie, et accessoirement romancier, poète, chroniqueur, travailleur social, performeur…  Lisez Maple. Lisez Ta mort à moi. Lisez La bête intégrale. J’ai été conquise par son écriture de haute voltige, aussi surprenante qu’accessible, et qui résonne longtemps dans le cœur même plusieurs semaines après avoir terminé la lecture. Un créateur québécois remarquable, dont les personnages sont transcendants et nous giflent avec une violence de vérité pas toujours confortable, à répétition. Agréablement déstabilisée par l’intelligence de l’auteur.

: Aller au salon des Métiers d’arts. J’aime flâner dans les rangées et admirer le savoir-faire des artisans. Acheter aussi, parfois. Je sors de là inspirée à utiliser mes mains, de la même façon que j’ai été mobilisée à me mettre aux arts martiaux après avoir vu Mortal Kombat au cinéma, jadis. (Ce qui ne dura pas, j’ai mémorisé les codes des special moves des personnages au SNES.)  Je finis immanquablement par me remettre au tricot, le temps de quelques foulards de niveau débutant, à me sentir comme une vraie artisane.

: Écouter le balado de Charles Beauchesne : Les pires moments de l’histoire, disponible sur plusieurs plateformes.  Ah ! La belle découverte ! Ça fait 6 saisons que ce podcast roule, mais comme je viens de le découvrir, j’ai pu écouter en rafale chacun des épisodes dans un marathon de rires renouvelés.  C’est tordant, divertissant, instructif, noir. J’ai adoré le ton, les clins d’œil à l’actualité d’aujourd’hui, et j’attends impatiemment la sortie de la 7eme saison.

2 : Lancez-moi des tomates tant que vous voulez mais, oh que je vais installer mes décorations de Noël bientôt ! Et faire jouer l’album de Noël de Nicole Martin à fond, en boucle. Et faire des biscuits en forme de pain d’épices, et défiler mon Pinterest jusqu’au centre de la Terre pour trouver des idées festives que je ne réaliserai pas mais pour lesquelles j’aurai éprouvé énormément de satisfaction à m’imaginer que ça pourrait arriver. Noël is the most wonderful time of the year alors, ALL IN.

1 : Réécouter The Office, encore une fois, car rien ne s’est fait ni ne se fera de meilleur que cette série. Armée d’un plat de Crispers aux cornichons, d’une doudou et d’un verre de lait, c’est pas mal le top du réconfort. Je ne vous vanterai pas la série, mais plutôt la qualité du moment passé à se mettre le cerveau à off et juste profiter du divertissement. Votre choix sera le bon.

Faut croire que novembre, c’est fait pour le “solo” car je relis ma sélection d’activités et je ne vois que très peu de place pour les interactions humaines. Un petit repli stratégique avant le chaos des fêtes peut-être ?

Je vous souhaite de traverser ce mois en mode cosy, avec votre petite dose de plaisirs quotidiens. Après tout, même novembre peut se laisser apprivoiser un peu…

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