Une quarantaine de citoyens ont pris part, le 16 octobre, à une soirée de débats électoraux consacrée à la préfecture de la MRC de Maria-Chapdelaine et à la mairie de Dolbeau-Mistassini.

L’événement était organisé par la Télé du Haut-du-Lac, en collaboration avec la Chambre de commerce et d’industrie de Dolbeau-Mistassini et les médias locaux. C’est Sébastien Roy qui était à la barre de l’animation.

Les candidats à la préfecture ont ouvert la soirée en force en abordant la thématique de l’industrie forestière. Le maire sortant de Normandin, Jean Morency, et le préfet sortant, Luc Simard, se sont prononcés sur les actions qu’ils souhaitent entreprendre pour contrer la crise qui secoue le milieu.

La parole a été donnée en premier à Luc Simard. « La forêt est vraiment le sujet d’actualité, le sujet qui fait l’objet de cette campagne et qui est le plus important. Pour moi, c’est ma priorité depuis que j’ai été élu », a-t-il dit, d’entrée de jeu.

À son avis, la MRC de Maria-Chapdelaine doit se doter d’une « vision claire ». C’est pour cette raison qu’il compte mettre de l’avant trois chantiers. « On veut travailler sur une gouvernance régionalisée. Un nouveau régime forestier qui va rassembler où on va avoir une régionalisation. Le conseil de l’industrie forestière a la même position que nous, c’est-à-dire une société régionale d’aménagement des forêts. »

La mise en place du projet de la forêt habitée ainsi que l’application de la stratégie industrielle Santé Nordique font aussi partie de son plan de match.

Jean Morency a, pour sa part, insisté avec vigueur sur l’urgence pour le gouvernement provincial d’agir avant l’adoption du régime actuel. « Des mesures transitoires doivent être mises en place afin de supporter l’ensemble de la filière, de l’industriel à l’opérateur forestier en passant par les équipementiers. Le gouvernement du Québec doit proposer une aide pour pallier les effets négatifs de l’actuel régime », a-t-il affirmé.

La dynamique commerciale avec les États-Unis, avec l’ajout de tarifs douaniers, fait partie des phénomènes fragilisant ce domaine d’activité. « Le gouvernement fédéral a déjà annoncé deux mesures pour venir en aide aux entreprises. Nous devons les étudier et savoir s’il convient à nos entreprises, en revendiquer de nouvelles aux besoins et même réfléchir à la possibilité d’en créer à partir de nos fonds propres. »

Selon Jean Morency, l’Alliance forêt boréale représente le meilleur véhicule pour avoir une voix forte auprès des autres paliers de gouvernement. « Comme l’une des communautés les plus forestières du Québec, j’attends dès mon entrée en poste comme préfet me resolidariser avec l’Alliance et de travailler avec eux afin d’y assumer un leadership fort. L’actuel préfet fait cavalier seul depuis le printemps et cette situation doit être corrigée », a-t-il dénoncé.

En réponse, Luc Simard a répliqué en disant qu’il était membre de l’Alliance forêt boréale, et qu’il avait participé à la production du mémoire rédigé en cohérence avec celui de la Fédération québécoise des municipalités (FQM). « Ce que je peux vous dire, c’est qu’il faut qu’on soit sur les deux paliers », a-t-il indiqué, en rappelant qu’il est également membre de l’exécutif à la FQM.

Tout au long de la soirée, les candidats à la mairie ont échangé sur plusieurs enjeux touchant la MRC de Maria-Chapdelaine, dont la dévitalisation, le tourisme, l’attractivité territoriale, l’accompagnement des municipalités, le transport collectif et la proximité citoyenne.

Parole aux candidats à la mairie

Le deuxième débat a opposé les candidats à la mairie, soit le maire sortant, André Guy, ainsi que le conseiller municipal, Rémi Rousseau. Tour à tour, ils ont pris la parole pour exposer leur vision et leurs propositions pour l’avenir de Dolbeau-Mistassini.

Ces derniers se sont prononcés pour la première fois publiquement sur l’enjeu de l’itinérance dans le cadre de la campagne, à l’approche de la deuxième édition Nuit des sans-abri qui se tiendra le 17 octobre.

« L’itinérance est un dossier qui préoccupe tout le monde. Il y a de plus en plus de municipalités moyennes qui sont concernées par cette problématique. Le conseil de ville ne peut être indifférent à ces personnes et à notre population qui exprime son inquiétude par rapport à sa sécurité », a mentionné Rémi Rousseau, en ajoutant qu’il privilégie une approche collaborative avec les organismes qui détiennent une expertise.

De plus, le candidat, qui siège sur le conseil d’administration de l’Office municipal d’habitation, a mentionné qu’une solution à long terme est présentement envisagée afin de proposer des logements intermédiaires adaptés à la clientèle itinérante.

« Le principe du logement intermédiaire est de permettre à la personne de se prendre en main en ayant du support externe et d’envisager de trouver un logement permanent », a-t-il expliqué.

Selon les dernières informations obtenues par André Guy, l’itinérance est stable à Dolbeau-Mistassini. Or, les visages changent et il y a beaucoup plus de femmes itinérantes que l’an passé.

Le maire sortant a tenu à rappeler les dernières actions qui ont été entreprises pour venir en aide aux personnes en situation d’itinérance. Un comité a d’ailleurs été formé dans la dernière année en ce sens. « On a eu une campagne de financement excessivement agressive et rapide, d’où est née la halte chaleur temporaire. »

Un service 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 a été offert à la population. « Du même coup, on veut l’améliorer pour avoir un centre de service permanent, chose que présentement est en marche. On pense qu’on va être capable de donner une halte chaleur permanente d’ici le mois de décembre », a-t-il soutenu.

La dynamisation du centre-ville, le développement économique, l’accueil des nouveaux arrivants, le tourisme et le logement abordable ont été les autres thématiques qui ont été abordées par les candidats à la mairie.

Il est possible de visionner les deux débats, l’un à la préfecture et l’autre à la mairie, en rattrapage sur la chaîne YouTube de la Télé du Haut-du-Lac.