Le Saguenay–Lac-Saint-Jean est la première région du Québec à adopter une stratégie municipale dédiée aux enjeux de main-d’œuvre. Un vaste chantier régional a été lancé, menant à l’élaboration d’un plan d’action qui sera mis en œuvre prochainement.
Un comité regroupant la direction régionale du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) et des gestionnaires municipaux a été formé pour se pencher sur la problématique de la main-d’œuvre municipale. L’intérêt ? Documenter la situation et proposer des solutions. C’est ainsi que le chantier régional, regroupant des participants de différents horizons, a vu le jour.
Un sondage a été transmis aux MRC du territoire, aux municipalités ainsi qu’aux régies intermunicipales afin de connaître leurs réalités. Le taux de réponse global était de 90 %. En fonction du portrait régional qui a été dressé, un plan d’action a été élaboré, comportant sept enjeux et objectifs, neuf actions à portée nationale et trente actions à portée régionale.
La MRC de Maria-Chapdelaine détient un rôle clé dans la mise en œuvre du plan d’action, agissant à titre de mandataire de l’entente sectorielle de développement.
Aux yeux de la directrice générale de la MRC de Maria-Chapdelaine, Isabelle Simard, il n’y a pas de doute : la rareté de main-d’œuvre municipale existe bel et bien sur le territoire.
« Avant, le milieu municipal était un secteur moins affecté par le manque de main-d’œuvre. Il y avait plus de facilité à attirer des employés. Maintenant, on est comme devenu un joueur parmi les autres », observe-t-elle.
La mise en commun des services municipaux est une piste intéressante pour pallier le manque de main-d’œuvre. Dans le passé, de telles initiatives se sont révélées gagnantes dans la MRC de Maria-Chapdelaine. C’est d’ailleurs le cas de la mutualisation du service informatique à travers les municipalités de la MRC.
« Une petite municipalité ne peut pas avoir une ressource en informatique qui va passer 35 heures par semaine. Elle n’a pas les moyens d’avoir ça. À la MRC, on a un directeur informatique et un technicien. Ils font le tour des municipalités », explique-t-elle, en précisant qu’un regroupement semblable a été effectué pour le service de l’ingénierie.
Selon Isabelle Simard, une mise en commun pourrait aussi être bénéfique dans d’autres secteurs, comme le service administratif ou les ressources humaines, selon les besoins.
L’attraction et le recrutement de la main-d’œuvre, la valorisation du travail municipal et la planification de la relève font aussi partie des enjeux soulevés par le chantier régional.
Cap sur le financement
Le projet a récemment franchi une nouvelle étape, étant maintenant à la recherche de financement. « Si on ne veut pas que ça reste sur les tablettes, il faut avoir des sous pour le réaliser. Les MRC vont être interpellées. On ne veut pas être les seules. Le MAMH va sûrement dans le cadre de l’entente sectorielle de développement mettre des sous. Il peut avoir d’autres ministères aussi », fait savoir Isabelle Simard.
Actuellement, il y a trois scénarios de financement sur la table. Une fois que les MRC auront précisé leur position, elles se réuniront à nouveau afin de déterminer lequel prioriser.
Lors de la dernière séance de la MRC de Maria-Chapdelaine, les élus ont opté pour le versement maximal, soit une somme de 24 780 $ par année sur une période de trois ans.