Luc Simard, membre de l’exécutif de la Fédération québécoise des municipalités à Québec (FQM) et préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, a réagi à l’annonce du gouvernement du Québec concernant l’abandon de la réforme du régime forestier.
Le premier ministre François Legault en a fait l’annonce aux maires qui étaient réunis au congrès de la FQM à Québec. « Il a annoncé qu’il mettait fin au projet de loi 97 qui visait à moderniser le régime forestier, rapporte Luc Simard. Il se demandait s’il allait continuer à vouloir amender le projet de loi ou carrément recommencer à zéro. »
C’est finalement la deuxième option qui a été retenue, une décision accueillie favorablement par Luc Simard. « L’ancien projet de loi 97 avait tellement mauvaise presse que si on avait voulu moderniser ce projet, on aurait frappé des écueils dès le début. On aurait eu de la résistance dès le début. Ça aurait été mal perçu. Je comprends que le ministre veut le repartir à zéro. Ça va permettre à tout le monde de s’exprimer. Une des positions communes de l’ensemble des intervenants est la régionalisation, c’est-à-dire une imputabilité des décideurs régionaux à l’aménagement de leur territoire forestier. »
Jeudi, Luc Simard a d’ailleurs dîné avec Jean-François Simard, ministre des Ressources naturelles et des Forêts, en compagnie d’Éric Girard, ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
« On va travailler à avoir un régime le plus rapidement possible. Le ministre veut le faire rapidement. Il veut vraiment collaborer avec la FQM. Il voit qu’on est en mode solutions. Pour nous, ce sont de belles rencontres ce matin. On est content de cette orientation », se réjouit-t-il.
Lors de l’échange, Luc Simard a insisté sur l’importance de soutenir les entreprises d’ici. « Dans un contexte équivalent, le coût d’un mètre cube de bois en Ontario est environ 15 $ inférieur à celui du Québec, indique-t-il. C’est problématique. Nos entreprises ont déjà des tarifs avec les Américains. Ils ont déjà la taxe carbone. Ils ont plusieurs enjeux économiques. »
Rappelons que la réforme était critiquée par les environnementalistes, les Premières Nations, les élus municipaux et les représentants de l’industrie de la forêt. L’été dernier, des blocus forestiers ont été mis en place dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean en signe de protestation contre le projet de loi controversé.
En septembre, le Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ) et la FQM ont joint leurs voix pour accentuer la pression sur le gouvernement.
Rappelons que le projet de loi 97, déposé en avril dernier à l’Assemblée nationale par l’ex-ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina, s’inscrivait dans une volonté de moderniser en profondeur le régime forestier québécois.
Au cœur de cette réforme ambitieuse se trouvait l’introduction d’un nouveau modèle de zonage, nommé « triade », qui redéfinissait l’organisation du territoire forestier public. Ce zonage répartissait les espaces en trois catégories distinctes : les zones d’aménagement forestier prioritaire, les zones à vocations multiples et les zones de conservation.
Jean-François Simard assumera dorénavant la responsabilité de mettre en œuvre la réforme du régime forestier du Québec.