Il y a quatre ans, Estelle Girard s’est lancée dans un projet personnel : écrire l’histoire de sa famille, comme un hommage aux générations passées. Le premier tome de la saga retrace le parcours de son grand-père, Ferdinand Tremblay.
1925. Du haut de ses 23 ans, Ferdinand Tremblay pose les pieds pour la première fois au Lac-Saint-Jean, accostant sur le quai de Péribonka. Une nouvelle page de son histoire s’écrit. Un nouveau monde s’ouvre à lui.
C’est exactement à ce moment tournant que les lecteurs débutent la lecture du roman La Saga des Tremblay : là où la rivière déplace le sable (1925-1929). L’autrice, Estelle Girard, s’est intéressée à l’histoire de son grand-père Ferdinand Tremblay. Elle conserve le souvenir d’un homme calme, discret et peu bavard.
« Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de le connaître beaucoup. Ma mère était la septième de la famille. On demeurait au Saguenay. Il demeurait au Lac-Saint-Jean. On venait quelques fois dans l’année rendre visite à mes grands-parents. Ferdinand est né en 1902. J’avais 58 ans de différence avec lui », souligne celle qui est native de Laterrière.
À la retraite, Estelle Girard s’est penchée sur le passé de cet homme énigmatique. Pour ce faire, elle a effectué des recherches à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Chicoutimi et les sociétés d’histoires locales. L’autrice a également interviewé des membres de sa famille.
Grâce au projet, Estelle Girard en a appris davantage sur Péribonka et les environs. « Je me suis fait prendre par mon propre jeu. J’ai découvert l’histoire de ma région que je ne connaissais pas autant que je pensais. J’ai découvert la vie de ces gens-là. Quand ils sont arrivés ici, il y avait de la forêt partout. Il n’y avait pas de machinerie. Ils ont tout fait ça à la main : couper, défricher, labourer, planter », énumère-t-elle.
Elle a reconstitué l’histoire de son grand-père, pièce par pièce, comme un casse-tête. Pourquoi s’est-il établi dans la région? « Il est arrivé quelque chose dans l’enfance de Ferdinand. Comme punition, il a été envoyé chez les Frères maristes. Il est parti de Baie-Saint-Paul et il est allé à Lévis. Il a fait son noviciat. Il a prononcé ses vœux pour devenir enseignant. Il a enseigné quelques années. Il a dû sortir. Il a décidé de venir rejoindre son frère au Lac-Saint-Jean », raconte-t-elle.
Dans le roman, les lecteurs sont témoin des premières années de Ferdinand Tremblay en terre jeannoise. Ils font la rencontre de son frère, Jean-Baptiste, et éventuellement de sa douce moitié, Isabelle Saint-Pierre. Plusieurs personnages qui ont réellement existé croisent la route du protagoniste, dont le fondateur de Péribonka Édouard Niquet, le propriétaire du magasin général Samuel Bédard et le premier maire de Saint-Augustin Charles Saint-Pierre.
La plupart des événements relatés dans le roman sont véridiques, tandis que d’autres sont le fruit de l’imagination de l’autrice.
La Saga des Tremblay est avant tout un héritage familial. Estelle Girard souhaite garder en mémoire l’histoire de ses proches. Les prochains tomes seront consacrés aux autres membres de sa famille.
L’autrice invite les lecteurs à découvrir ou redécouvrir l’histoire de leurs ancêtres. On peut parfois trouver des petits trésors.
« Je suis certaine que dans chaque famille de la région, il pourrait avoir des sujets pour écrire des livres. Chaque personne a son histoire. Chaque histoire est intéressante. »
Estelle Girard sera de passage au musée Louis-Hémon de Péribonka, le 2 octobre, pour présenter son roman. L’autrice prendra part au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean, du 25 au 28 septembre.