Le 16 août de l’an dernier, le coeur de Monique Asselin s’est arrêté de battre, victime de ce qu’on appelle la mort subite cardiaque. Puis, elle est revenue à la vie. Par un concours de circonstances aussi inimaginable qu’improbable, la femme alors âgée de 57 ans a pu être ramenée à la vie après des efforts soutenus et successifs de son conjoint et des ambulanciers.
La dame de Dolbeau-Mistassini se porte bien aujourd’hui et a même repris son travail la semaine dernière, à la quincaillerie Renomax (Home Hardware) de Mistassini, après une convalescence de huit mois.
En ce mardi matin du 16 août, Monique Asselin se lève et se rend à la salle de bain. Son conjoint Mario Néron est déjà levé. Il commence une convalescence puisque la veille, il a subi une opération pour une artère bouchée et doit se reposer et surtout ne pas forcer.
Monique, elle, se sent fatiguée et décide d’aller se recoucher. Mario Néron est dans une autre pièce de la maison et demande à Monique ce qu’elle fait, mais elle ne répond pas. Il se rend alors dans la chambre et l’aperçoit inanimée. Il compose immédiatement le 911.
« La personne au bout du fil m’a dit de procéder à une manœuvre de RCR, mais j’ai répondu que je ne savais pas comment. J’étais paniqué. Elle m’a dit d’abord de déplacer ma conjointe sur le sol et qu’elle me guiderait pour la manœuvre de réanimation. L’ambulance était déjà en route. J’ai fait comme la personne m’a dit jusqu’à l’arrivée des ambulanciers qui ont aussitôt pris le relais. Quand j’ai lâché Monique, elle n’avait plus de pouls. Les ambulanciers lui ont appliquée un choc électrique pour la réanimer. Puis elle a été transportée à l’hôpital. Tout ça s’est passé tellement vite », raconte son conjoint.
« Moi, je n’ai eu connaissance de rien. Je n’ai ressenti aucun mal. Je ne savais même pas ce que je faisais à l’hôpital. On m’a ensuite transférée à Chicoutimi et quatre jours plus tard, j’ai subi un autre arrêt cardiaque, mais plus petit cette fois. Ensuite on m’a transférée à Québec pour me poser un pacemaker et un défibrillateur. Ce sont les médecins qui m’ont dit que je portais un gène, qu’on appelle RBM20, et qui a été la cause de mon arrêt cardiaque. L’électricité dans le cœur ne passait plus », témoigne Monique Asselin qui dit avoir eu des anges auprès d'elle ce jour-là.
À la suite de cet incident, elle a conseillé à ses frères et sœurs ainsi qu’à ses deux enfants d’aller passer les tests pour savoir s’ils avaient le gêne afin de mieux prévenir.
Il s’est avéré que deux de ses frères et une de ses sœurs sont porteurs dudit gène tout comme ses deux enfants. L’un de ses frères est décédé d’une maladie du cœur le 12 mars dernier, mais n’était pas porteur du gène. Un autre de ses frères a eu une crise de cœur au volant de sa voiture qui s’est retrouvée dans un banc de neige à Mistassini, en janvier 2022. C’est un passant qui l’a secouru en attendant les ambulanciers et il s’en est sorti in-extremis. Même s’il est porteur du gène RBM20, cela n’a pas été la cause de son malaise cardiaque. Il avait des artères bouchées et a été opéré depuis.
« Mon père est décédé à 62 ans. Heureusement, ma mère vit toujours et elle a 95 ans. Elle n’a pas le gène en question », dit Monique Asselin.
Chanceuse dans sa malchance
« Tous les astres étaient parfaitement alignés. Monique a été chanceuse dans sa malchance. Si je n’avais pas eu mon opération, je n’aurais pas été à la maison ce jour-là et Monique se serait retrouvée seule. Pour un gars qui ne devait pas forcer pendant quelque temps après mon opération, j’ai eu tout un baptême. Je n’ai eu aucune séquelle après mes efforts pour réanimer Monique. La personne au 911 m’a tellement bien guidé et rassuré. L’ambulance était dans le secteur du Couche-Tard de Mistassini, à quelques rues seulement de la maison, lorsque Monique a eu son grave malaise », dit encore Mario Néron.
Le couple ne manque pas de souligner le travail exceptionnel des ambulanciers, des intervenants du 911 et du personnel des hôpitaux qui font un suivi extraordinaire de l’état de santé de leurs patients.
Cette expérience démontre une fois de plus l’importance pour toute personne de suivre un cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR). La preuve est à nouveau faite que ça sauve des vies.