L’homme n’a rien perdu de sa fougue ni de son éloquence. Retiré de la vie publique depuis la fusion de Dolbeau et de Mistassini, en 1997, et retraité de l’enseignement depuis 2002, Jean-Marc Gendron n’est pas homme à s’ennuyer, loin de là.
Celui qui fut notamment maire de l’ancienne Ville de Mistassini, de 1988 à 1997, vit toujours à la même adresse, dans cette ville qu’il affectionne et à laquelle il est très attaché.
Il a toujours refusé de jouer à « la belle-mère », après s’être retiré de la vie publique. Jusqu’ici, il a tenu parole. Et ce n’est pas à l’âge de 75 ans qu’il va changer son fusil d’épaule.
Les années 2000 viennent toutefois l’éprouver, lui, Jean-Marc Gendron, jusque-là solide comme un roc.
De graves problèmes de santé surgissent en 2000 alors que l’ancien politicien attrape la bactérie mangeuse de chair (infection nécrosante de la peau provoquée par les streptocoques).
Puis, en 2005, on lui diagnostique un cancer des ganglions et en 2010 il subit un anévrisme (récidive du cancer des ganglions).
Jean-Marc Gendron suit les conseils de ses médecins. Il se relève chaque fois de la maladie et aujourd’hui, il se porte bien. L’ancien prof d’histoire s’autodiscipline pour rester le plus possible en santé.
« Ça ressemblait pas mal à un plan quinquennal, avec une maladie aux cinq ans », lance-t-il, lui, qui, dans une autre vie, comme élu municipal, était beaucoup plus familier avec les plans triennaux.
De maire de Mistassini à la fusion
Retour en arrière. Jean-Marc Gendron accède au siège de maire de Mistassini, en 1988, battant contre toute attente, Charles-Édouard Simard, véritable monument ayant régné sur la vie municipale mistassinienne pendant une décennie.
« L’élection de 1988 a été un grand moment », se souviendra toujours Jean-Marc Gendron.
Plusieurs ne donnaient pas cher de sa peau, contre celui qui était aux commandes de la ville en se faisant élire trois mandats consécutifs.
« L’emporter face à M. Simard a été pour moi et mes supporteurs une énorme victoire. Il fallait éviter les principaux écueils et avoir une bonne attitude ».
Auparavant, Jean-Marc Gendron avait siégé comme conseiller municipal. Il aura été aussi le dernier maire de la Ville de Mistassini.
Près d’une décennie après sa première élection à la mairie, Jean-Marc Gendron est engagé avec son vis-à-vis le maire de Dolbeau, Camille Lupien, dans un processus de regroupement des deux villes-sœurs. Les deux populations ont décidé par référendum, le 14 septembre1997, de dire oui à la fusion.
« C’est ce dont je suis le plus fier. D’avoir pu contribuer à ce qu’un véritable débat se fasse. Je devais tenir compte de l’état de division qui régnait dans la population de Mistassini. J’ai essayé de favoriser un vrai débat. Les gens ont accepté le processus démocratique en votant par référendum », se réjouit l’ancien maire.
Vingt-cinq ans plus tard, Jean-Marc Gendron trouve que la Ville de Dolbeau-Mistassini vieillit bien, « une ville où il fait bon vivre », dit-il.
« Nous avons une qualité et une quantité de services et d’infrastructures dont on peut être fiers. Collectivement, nous avons davantage les moyens de nos ambitions. Nous sommes une force dans la région. Nous avons une belle et grande ville ».