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Deuil périnatal: parce que ça n’arrive pas seulement qu’aux autres…

Le 12 octobre 2019 — Modifié à 10 h 54 min le 12 octobre 2019
Par Guillaume Pétrin

Aussi joyeuse puisse être la naissance d’un nouvel enfant, aussi lourde peut être la tristesse ressentie par les parents lors d’un décès périnatal. Les parents doivent ensuite vivre une sorte de deuil bien particulier.

Ce deuil périnatal vécu par les parents est un processus qui est trop souvent incompris de la part des proches et amis.

Dans le cadre de la Fête des Anges, qui aura lieu le 13 octobre prochain, deux mamans ont accepté de partager leur histoire : Sabrina Tremblay et Anny-Pier Routhier. Les deux sont bénévoles chez Parensemble dans le groupe de soutien au deuil périnatal.

Tristes événements

Même si elles n’ont pas vécu exactement la même situation, les deux mères s’entendent pour dire que le décès périnatal est un événement qui marque à jamais le cœur d’une mère.

Maman à la maison de 4 enfants en pleine santé, Sabrina Tremblay se dit aussi mamange d'une petite fille. C’était sa toute première fille. Un diagnostic d’hydrocéphalie sévère a tout fait basculer. Elle ne s’attendait pas à recevoir une si triste nouvelle en se rendant à l’hôpital pour son échographie.

« À ce moment-là, tout s’écroule. Tu sors de là et tu es démolie, car tu rentres là avec l’espoir de savoir si c’est un gars ou une fille et tu sors en pleurant ta vie en demandant au ciel qu’est-ce que tu as fait pour mériter ça. »

Sabrina Tremblay s’est fait tatoué le nom de son petit ange, Lauryange. Elle conserve précieusement une boîte remplie de souvenirs de sa fille, qui aurait eu 8 ans le 11 novembre prochain. (Photo Trium Médias – Guillaume Pétrin)

Avec son conjoint, ils ont décidé de mettre un terme à la grossesse et s’en est suivi un accouchement pour le moins bouleversant.

« Je l’ai bercé pendant 40 minutes. Elle a vécu ce temps-là. Elle a respiré et a lâché son dernier souffle sur mon cœur. J’ai dû la laisser s’envoler, mais je ne changerais pas ces moments-là. Elle est née et a été baptisée à Québec. Elle devait s’appeler Laury mais vu les événements, c’est devenu Lauryange. »

De son côté, Anny-Pier Routhier est éducatrice et maman de trois enfants. « Dans mon cœur à moi, je suis maman de 5 », précise-t-elle.

« Moi, c’était mon monde qui s’écroulait car je le voulais ce bébé. Je n’avais jamais envisagé que cela puisse m’arriver, car on pense que ça arrive juste aux autres, jusqu’à ce que l’autre, ce soit toi! »

Incompréhension

La peine que vivent les parents suite au décès périnatal est difficile à quantifier car elle est souvent associée aux rêves et aux sentiments qu’ils portaient en eux.

« Pour l’entourage plus élargi, c’est super abstrait. Comme dans le cas d’une fausse couche, les proches ne l’ont pas vécu et ne l’ont pas connu, donc quand ça t’arrive, ta famille et tes amis ont bien de la peine, mais c’est de la peine pour toi et non pour le bébé en tant que tel », fait valoir Anny-Pier Routhier.

Soutien

Intervenante à la maison de la famille, Nadia Dallaire reconnaît que ce n’est pas toujours facile d’accompagner ces familles endeuillées et qu’une bonne écoute demeure le meilleur moyen pour les aider.

« Au départ, même moi je me sentais malhabile. Je ne savais pas trop quoi leurs répondre. En écoutant leurs histoires, je suis plus à l’aise avec ce sujet-là et avec le groupe maintenant, je peux les mettre en contact avec quelqu’un qui l’a vécu. »

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