Audiences de la RMAAQ

Roberval - Les commissaires Gaétan Busque, Gilles Hains et Pierre Labrecque de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec ont entendu la semaine dernière les acheteurs et transformateurs de bleuets sur la détermination de l'avance consentie aux producteurs en début de saison. En fait, le Syndicat des producteurs de bleuets du Québec a demandé à la Régie de se prononcer sur l'avance octroyée en début de saison 2011, estimant que cette dernière était sous-évaluée.

Avant d'entendre les représentants des deux principaux acheteurs de la région, soit Bleuets Fortin et Bleuets sauvages du Québec, les commissaires ont entendu l'économiste Gilbert Lavoie, qui est venu témoigner en faveur du syndicat. Ce dernier devait entre autres indiquer aux commissaires que l'on aurait avantage à se fier aux données publiées par l'American Food Institute pour fixer le prix de la première avance.

Bleuets Fortin

Pour le vice-président et directeur général de Bleuets Fortin, M. Réjean Fortin, la détermination d'une première avance en début de saison, c'est d'abord et avant tout le fruit d'une négociation entre le syndicat et les transformateurs. « Lors de la signature de la convention de mise en marché, nous voulions avoir un processus qui nous permettait d'harmoniser la première avance et de partir sur le même pied », a témoigné M. Fortin. Réjean Fortin souligne par ailleurs que pour déterminer cette première avance, il fait sa propre analyse afin de présenter une proposition.

L'analyse du marché au niveau mondial, une collecte de données auprès de sa clientèle quant au prix que l'on est prêt à payer, l'établissement de soumissions pour répondre aux premières commandes une fois la récolte amorcée, le calcul du coût de financement et du risque à encourir quant à l'écoulement de la récolte au cours de la prochaine année , sont autant de facteurs qui sont pris en compte par M. Fortin. « Ces facteurs liés au fait que l'on se doit de déterminer un prix qui sera utilisé comme base pendant toute une année alors que des fluctuations peuvent faire baisser les prix permettent ainsi à l'entreprise de pourvoir présenter un prix où on est à l'aise », a mentionné M. Fortin. Quant à déterminer un prix qui sera le plus près possible du prix de vente final, M. Fortin a indiqué qu'en cours d'année, on procède à des ajustements par l'envoi d'autres avances alors que l'on peut écouler la marchandise à un prix obtenu lors des ventes.

Bleuets Sauvages

Pour M. Jean-Eudes Senneville de Bleuets Sauvages du Québec, la méthode utilisée pour déterminer la première avance ressemble à celle de Bleuets Fortin. « Nous sommes de plus membre de la North American Blueberry Council, où nous pouvons obtenir des données se rapportant au marché mondial du bleuet », confie M. Senneville. S'attardant à des facteurs qui influencent à la baisse depuis quelques années le prix du bleuet, M. Senneville a indiqué que la présence de pays comme le Chili et l'Argentine avec un bleuet cultivé a amené une baisse des cours. M. Senneville devait par ailleurs souligner que la détermination de la première avance est un exercice de projection qui invite les transformateurs à la prudence, étant donné que l'on se doit d'écouler toute la production sur une année et non pas sur une courte période.

Foods Institute

Les transformateurs devaient par ailleurs demander à leurs directeurs des ventes d'apporter leur opinion sur les données publiées par le Food Institute. Selon les informations recueillies par M. Tim Dohan de Bleuets Fortin et de M. Samuel Coté de Bleuets Sauvages du Québec, les données fournies par le Food Institute sont peu crédibles et se rapportent au passé du marché et non à des projections ou des tendances. Pour un, M. Tim Dohan, les données de la Foods Institute ne sont utilisées par aucun vendeur au Québec, « puisqu'il s'agit d'un rétroviseur imparfait pour déterminer le prix de vente des bleuets congelés ».

Décision

Les commissaires entendent rendre leur décision d'ici 60 jours. Le Syndicat des producteurs de bleuets estime que le prix de la première avance en 2011, soit 60¢ la livre a été fixé trop bas par rapport au prix du marché. Le syndicat évalue que le prix de la première avance aurait dû se situer au-delà de 1 $ la livre.

Le Journal Nouvelles Hebdo, un média de Transcontinental.