Économie

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Fermeture de l'Ami de l'Auto : Vincent tourne la page sur 51 ans de mécanique

Serge Tremblay
Le 06 juin 2019 — Modifié à 16 h 33 min le 06 juin 2019
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Établi sur la 8e avenue à Dolbeau-Mistassini en 1980, le garage l’Ami de l’Auto a fermé ses portes le 24 mai dernier. Après 40 ans comme propriétaire et une carrière de 51 ans comme mécanicien, Vincent Rousseau a décidé que l’heure de la retraite était venue.

« J’ai bâti ici en 1980, j’étais le premier à m’installer dans le parc industriel à l’époque. J’avais une bonne clientèle qui me suivait, mais ça faisait un bout que je pensais à la retraite. C’est le temps et je n’ai pas de regret », lance Vincent Rousseau.

Celui-ci n’avait pas de relève pour reprendre l’entreprise qu’il a exploitée avec sa conjointe, Thérèse Girard. De toute façon, il n’aurait pas voulu voir ses enfants évoluer dans ce milieu.

« Même s’ils avaient voulu, j’aurais refusé. C’est un métier qui est trop dur sur le corps et je me compte chanceux de pouvoir en sortir en bonne forme après 51 ans. »

L’Ami de l’Auto a pu se tirer d’affaire pendant quatre décennies grâce à de nombreux contrats d’entretien avec des entrepreneurs locaux. C’est d’ailleurs Vincent Rousseau qui a fait la mécanique des engins de Construction Couillard, qui était responsable de la construction du nouveau pont de Dolbeau.

Même s’il a déjà embauché jusqu’à huit mécaniciens dans le passé, Vincent Rousseau était seul ces derniers temps, avec la précieuse aide de sa conjointe.

« Les mécaniciens avec des cartes de compétence sont rendus rares. Quand j’arrivais à en former un, je le perdais généralement au profit d’un concessionnaire qui offrait un salaire que je n’étais pas capable d’égaler. »

Bâtisse à vendre

Une fois les derniers équipements vendus et le ménage terminé, la bâtisse de l’Ami de l’Auto sera mise en vente. Le propriétaire espère pouvoir conclure une transaction assez rapidement.

« J’ai déjà des discussions avec différentes personnes. Je vais diviser l’édifice en deux, car c’est actuellement trop grand et j’ai aussi beaucoup de terrain à l’arrière. Ça va se vendre assez vite, je crois. »

Le garage l'Ami de l'Auto a fermé ses portes.

Évolution

En 51 ans comme mécanicien, Vincent Rousseau a été témoin de nombreuses avancées qui ont changé sa profession. Les véhicules sont nettement plus performants, mais plus complexes aussi.

« À l’époque, on faisait des pointes de carburateurs. On pouvait en avoir 5 ou 6 par jour et les bougies devaient être changées aux 20 000 km, alors que c’est au 160 000 km aujourd’hui. Maintenant, les ordinateurs ont tout changé et c’est plus compliqué. Il faut retourner à l’école tous les mois pour se maintenir à jour! »

Diagnostiquer des problèmes d’ordinateur requiert également de renouveler continuellement son outillage, ce qui est plutôt onéreux.

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