Vendredi, 26 avril 2024

Économie

Temps de lecture : 1 min 41 s

« Au Québec, le secteur forestier est facile à sacrifier »

Serge Tremblay
Le 22 décembre 2022 — Modifié à 09 h 43 min le 22 décembre 2022
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Les communautés forestières doivent être consultées et défendues dans le débat entourant la création d’aires protégées. Car avec 6 000 emplois dans la balance, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord paieront la note, fait valoir la Chambre de commerce et d’industrie de Dolbeau-Mistassini.

« Moi, je m’attends à ce que l’on soit consulté comme partie prenante stratégique dans ce débat, car on est concerné au premier chef. Et non seulement je m’attends à ce que l’on soit consulté, mais je m’attends à ce que l’on soit défendu. Actuellement, ce n’est pas le cas dans ce que j’entends », laisse tomber le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Dolbeau-Mistassini, Guillaume Ratté.

La Chambre a émis une lettre ouverte détaillée la semaine derrière dans laquelle elle aborde la question des aires protégées et de la protection du caribou forestier. C’est que la MRC de Maria-Chapdelaine est concernée au premier chef avec son économie axée sur la récolte forestière et tout ce qui l’entoure.

« Dans ce dossier, c’est 100% de nos membres qui sont affectés. C’est toute l’économie locale qui bénéficie directement ou indirectement de nos entrepreneurs forestiers. Et on ne parle pas que de la grande industrie qui récolte chez nous, on a des PME, des coopératives et des petites entreprises qui génèrent de l’activité grâce à la forêt. Ça fait partie de qui nous sommes. »

D’ailleurs, la MRC de Maria-Chapdelaine, avec sa modeste population de 24 000 habitants, génère des revenus fiscaux de plus de 89 M$ par année via le seul secteur forestier, mentionne le président de la Chambre.

Forêt cultivée

Guillaume Ratté rappelle que l’enjeu n’est pas de statuer sur la pertinence d’établir des aires protégées afin de protéger la biodiversité, mais d’avoir une voix au chapitre.

« Depuis l’Erreur boréale, il y a eu des ajustements qui étaient nécessaires. On peut toujours continuer de s’améliorer, mais la forêt n’est plus du tout ce qu’elle était. On ne l’exploite pas, on la cultive. Ça, on ne le dit pas et on ne l’entend pas. »

Et avec toutes les pertes d’emplois qui pourraient découler de la perte de volumes de récolte, un autre élément demeure absent du débat : les compensations.

« Qu’est-ce qu’on fait pour nos communautés? À ce jour, je n’ai rien entendu et on ne nous a pas consultés pour nous demander notre avis ou notre vision. L’aspect social, on l’occulte complètement du débat. Moi, ce que je comprends, c’est qu’au Québec, le secteur forestier est facile à sacrifier. »

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