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Femmes en foresterie

Marie-Noëlle Watts récompensée

Yohann Harvey Simard
Le 23 octobre 2025 — Modifié à 09 h 45 min le 23 octobre 2025
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Marie-Noëlle Watts incarne le leadership féminin dans le milieu des pâtes et papiers, où elle a su tracer sa propre voie avec engagement et détermination. Sa contribution a été reconnue à l’échelle nationale par l’Association des produits forestiers du Canada (APFC), qui lui a décerné le Prix 2025 des Femmes en foresterie.

Depuis toujours, Marie-Noëlle Watts carbure aux défis. Ayant grandi sur une ferme laitière à Matane, elle a choisi d’entreprendre des études en génie chimique à l’Université de Sherbrooke. Très vite, elle s’est épanouie dans le secteur des pâtes et papiers, un domaine qu’elle considère comme un vaste terrain de jeu.

Marie-Noëlle Watts a amorcé sa carrière en explorant les régions de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick, un parcours qui l’a menée à occuper le poste de coordonnatrice en environnement à l’usine de papier à Dolbeau-Mistassini.

L’usine a fermé temporairement pendant trois ans. Lors de sa relance en 2012, Marie-Noëlle Watts était aux premières loges alors qu’elle contribuait à sa remise en marche.

L’ampleur de la tâche était significative.

« Je suis arrivée en juin et on a fait du papier en octobre, se souvient-elle. Quand on a démarré, on s’est rendu compte qu’il manquait beaucoup de monde. On a traversé deux grosses années pour que l’usine fonctionne bien. Il y avait beaucoup de bris dans les équipements. »

Cette période lui a permis de faire ses premiers pas dans les opérations de production, une expérience déterminante qui a réorienté son parcours professionnel. Marie-Noëlle Watts a ensuite saisi les opportunités qui se présentaient à elle, accédant au rôle de directrice de production aux usines d’Amos et d’Alma. 

En 2021, Marie-Noëlle Watts est revenue au Lac-Saint-Jean pour prendre la direction générale de l’usine de Dolbeau-Mistassini. Depuis près d’un an, elle dirige l’équipe de l’usine de pâte kraft de Saint-Félicien, qui compte plus de 300 employés.

La quinquagénaire assume cette responsabilité avec assurance et fierté.

« L’usine de pâte kraft de Saint-Félicien joue un rôle économique majeur pour la région, tant par les retombées financières que par les emplois qu’elle génère. C’est un très grand employeur. On se préoccupe de la santé et de la sécurité des gens. On a des codes d’éthique. On est dans une compagnie bien structurée. Je suis fière d’être capable de faire ça. Je suis certaine que d’autres femmes pourraient faire ça », soutient-elle.

Place à la diversité

Bien que les mentalités évoluent, les femmes demeurent peu représentées aux postes de direction dans le secteur forestier, traditionnellement dominé par les hommes.

Lauréate du Prix 2025 Femmes en foresterie de l’Association des produits forestiers du Canada, Marie-Noëlle Watts profite de cette reconnaissance pour porter un message d’ouverture et d’inclusion.

Par son rôle, Marie-Noëlle Watts a toujours valorisé la diversité, en ayant à cœur la progression de l’égalité des sexes. « La diversité n’est pas facultative, c’est une force, affirme-t-elle. Elle stimule l’innovation, enrichit la prise de décision et reflète la société que nous nous efforçons de construire. »

C’est pour cette raison que la gestionnaire encourage les travailleuses à prendre leur place et, surtout, croire en leurs compétences. « Les femmes ont de la difficulté à accepter des promotions parce qu’elles sentent qu’elles n’ont pas tous les acquis. C’est pour ça qu’il faut s’assurer de dire à nos filles qu’elles sont bonnes et il faut en promotionner des femmes. Il faut montrer qu’il y a d’autres modèles. »

Mentionnons que le Prix 2025 Femmes a aussi été décerné à une autre lauréate, soit Laura Trout, gestionnaire de la biodiversité et de l'écologie forestière chez West Fraser dans l’Ouest canadien.

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