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Directeur général de Saint-Edmond-des-Plaines

« Si rien ne change dans les prochaines années, on s’en va vers un mur. On est en train de crever » - Alexandre Pigeon

Le 18 avril 2024 — Modifié à 10 h 13 min le 18 avril 2024
Par Vincent Pagé - Journaliste

Le directeur général de la municipalité de Saint-Edmond-des-Plaines Alexandre Pigeon souhaite alerter les élus provinciaux et locaux. Le manque sévère de ressources humaines et financières, l’explosion des coûts et la lourdeur administrative tuent les municipalités à petit feu.

Alexandre Pigeon a remis dans les derniers jours une lettre au conseil de ville. Dans celle-ci, le directeur général prévient les élus de ce qui attend la municipalité si le statu quo est maintenu avec les enjeux actuels. 

« La situation est présentement insoutenable. Si rien ne change dans les trois prochaines années, on s’en va vers un mur. On est en train de crever », dit-il avec émotion.

Alexandre Pigeon, qui est technicien forestier d’origine, n'avait pas prévu devenir directeur général d’une municipalité un jour.

« Je le dis toujours avec humour, mais je suis venu chercher un permis à la municipalité et je suis ressorti en étant directeur général. Clairement, les municipalités sont prêtes à engager n’importe qui et je me permets de le dire parce que je me définis comme étant n’importe qui », raconte-t-il.

Si des initiatives de mutualisation comme la régie du GÉANT permettent de préserver des services, le problème de ressources humaines reste criant au sein des administrations municipales.

Le manque de main-d’œuvre est si grave que la MRC Maria-Chapdelaine a déposé une demande spéciale au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation afin de pouvoir financer une ressource en développement pour Saint-Edmond-des-Plaines. 

Logement

Une fois la ressource obtenue, c’est la crise du logement qui pose un problème.

« On est bien content d’avoir une ressource, mais on n’arrive pas à la loger. Même si elle désire s’installer ici, elle n’a pas le choix de s’installer à l’extérieur du territoire », mentionne-t-il.

Pourtant, selon un consultant de la MRC, Saint-Edmond-des-Plaines est la municipalité la plus avancée en ce qui a trait aux développements résidentiels. Les critères stricts pour l’obtention des subventions et la lourdeur administrative ralentissent toutefois les nombreux projets.

Coûts

« On se fait imposer des étangs aérés pour être conformes aux normes. Je comprends que c’est important pour protéger l’environnement, mais ça nous coûte 3,2 millions pour 87 utilisateurs en plus de l’intérêt mensuel. Même avec des subventions à 95%, on est incapable de digérer ça, nous n’avons pas la structure pour. Qu’est-ce que je dois dire aux citoyens? C’est sûr que la taxe de service a explosé. »

Afin d’alléger au maximum cette hausse de taxe, la municipalité utilise ses surplus accumulés. Une pratique courante, mais invivable sur le long terme. 

« Je pense que les élus doivent enlever les lunettes roses. Individuellement, tout le monde est d’accord que ça ne fonctionne pas, mais quand vient le temps de le dire et d’agir, c’est autre chose. Ce n’est pas agréable de se faire dire qu’on est dévitalisé à -7 sur une échelle qui arrête à -5. C’est très insultant, mais c’est ça la réalité. Le conseil ici est très conscient de la situation. », conclut-il.

 

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