Avec ses travaux qui revêtent un côté très pratique, la Ferme de recherche de Normandin joue un rôle de première importance dans la région, assure le président régional de l’UPA, Mario Théberge.
« À bien des égards, c’est notre avenir qui se joue ici. C’est très important pour l’avenir de l’agriculture dans notre région. On ne pèse pas lourd dans la balance face à la Montérégie ou au sud du Québec, alors ce n’est pas pour nous qu’on va faire des projets de recherche. La Ferme de recherche de Normandin répond à des besoins d’ici. Avoir ça chez nous, c’est un gros plus et les producteurs y tiennent », a-t-il commenté lorsque rencontré en marge d’une journée porte ouverte à la Ferme.
Et des exemples concrets, Mario Théberge en a.
« Dans les années 80 et 90, la culture de l’orge était aux prises avec l’ergot. On ne trouvait ça qu’ici au Saguenay-Lac-Saint-Jean et lorsqu’une récolte était endommagée, c’était toute la récolte qui y passait. Ç’a été réglé grâce à un projet de recherche mené ici à Normandin. »
Le président de l’UPA régionale ajoute également que le canola a été introduit dans la région grâce à la Ferme.
« C’est une plante originaire de l’ouest qui a été importée ici après avoir été acclimatée à notre région grâce à la ferme. Ce fut une bonne culture pour nos producteurs. Ç’a peut-être été moins bon dans les dernières années, mais ça demeure une bonne culture et ça reviendra. »
Changements climatiques
Les changements climatiques mènent la vie dure aux agriculteurs. Les chercheurs de la Ferme de recherche de Normandin pourront sans doute jouer un rôle pour guider les producteurs dans l’avenir.
« En 2050, le climat du Lac-Saint-Jean sera l’équivalent de ce que l’on a aujourd’hui dans le sud du Québec. On aura des hivers toujours froids, mais avec moins de pointes de -30 et davantage de pluie. Les printemps seront humides et plus hâtifs. On aura davantage de journées chaudes en été, mais avec les mêmes précipitations, ce qui veut dire un déficit hydrique pour les plantes », résume succinctement le chercheur Jean Lafond, spécialisé en fertilité des sols.
Pour une culture comme le bleuet, par exemple, cela risque de poser un certain nombre de difficultés, mais on pourra possiblement développer des bleuetières à des latitudes plus nordiques.
Des opportunités se matérialiseront également, comme le maïs ou le soya qui trouvera un terrain plus fertile dans la région.
« Des méthodes comme l’irrigation, qui sont plus difficiles à justifier actuellement, pourraient être mises à profit dans le futur. Il y aura des difficultés, mais aussi des opportunités avec une plus longue saison de croissance. »