Le programme travail alternatif payé à la journée (TAPAJ) lancé l’automne dernier par Toxic-Actions connaît déjà un franc-succès, à peine cinq mois après son déploiement. Des résultats jusqu’ici qualifiés d’extrêmement positifs par la direction.
Le programme TAPAJ qui a été emprunté au modèle des grands centres urbains est le premier à s’établir dans une région dite éloignée et le seul existant pour le moment au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Le projet TAPAJ propose un dépannage économique ponctuel sous la forme de courts plateaux de travail de deux à trois heures en partenariat avec des organismes communautaires, mais aussi des partenaires du secteur privé (entreprises) et du secteur public (santé).
Le premier plateau a démarré le 27 septembre 2021 avec l’épicerie communautaire le Garde-Manger. À ce jour, quinze plateaux de travail ont permis à 30 participants de réaliser quelque 284,5 heures de travail rémunérées : 12 plateaux communautaires (organismes), 2 plateaux privés et 1 plateau public.
« On avait confiance en ce projet et c’est pourquoi on voulait l’implanter ici, à Dolbeau-Mistassini. En voyant les résultats après seulement quelques mois, c’est au-delà de toutes nos espérances », s’exclame Christina Gagnon, directrice générale chez Toxic-Actions.
Victime de sa popularité
En fait, l’objectif fixé par Toxic-Actions était de recruter trois partenaires privés-publics (employeurs) entre avril 2020 et septembre 2023, soit la durée du programme. Cet objectif est déjà atteint à ce jour.
Au-delà de ce délai, Toxic-Actions aimerait bien poursuivre l’expérience avec des moyens qui permettraient l’autofinancement. On veut aussi étendre les plateaux à d’autres localités de la MRC Maria-Chapdelaine.
D’ailleurs, le plus grand défi actuellement pour le TAPAJ est de pouvoir répondre à la demande, tellement le programme est populaire.
« On n’a pas toujours la capacité en ressources humaines pour suivre le rythme et on doit s’ajuster ».
Les effets du travail alternatif payé à la journée sont déjà palpables. Pour les participants, qui sont âgés entre 18 et 60 ans, pouvoir vivre une expérience de travail est très valorisant, brise l’isolement et favorise l’estime de soi.
Vers un emploi régulier
La majorité des participants est âgée entre 18 et 35 ans. Ce sont des personnes qui vivent ou ont vécu diverses problématiques : consommation de drogues et/ou d’alcool, santé mentale, violence, itinérance, etc.
Chaque groupe sur un plateau est formé de quatre à cinq participants qui sont toujours supervisés par une intervenante responsable. Ils réalisent des tâches simples, mais très utiles pour une entreprise qui n’a pas toujours le temps et qui doit mettre ses efforts aux tâches les plus pressantes du quotidien.
Ultimement, le but du TAPAJ est que le participant puisse ensuite passer à l’étape suivante, celle de dénicher un travail régulier.
« On a trois participants qui ont décroché un emploi après seulement six mois et il y en aura d’autres. Surtout qu’on est dans une période de pénurie de main-d’œuvre dans bien des domaines. Cette clientèle peut grandement aider des entreprises », dit pour sa part Annick Duchène, intervenante TAPAJ.