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« Il n’y a pas de raison de ne pas le faire! »

Le 18 octobre 2019 — Modifié à 14 h 34 min le 18 octobre 2019
Par Guillaume Pétrin

Les producteurs agricoles qui possèdent des terres en bordure des routes ne devraient pas hésiter à donner leur autorisation pour l’implantation d’une haie brise-vent, croit Luc Girard, copropriétaire de la Ferme MLS.

« Il n’y a pas de raison de ne pas le faire! Dans l’optique où on vit en société, il faut s’entraider. C’est une toute petite bande de terrain que je loue. Des inconvénients, il n’y en a pas et la beauté de la chose, c’est que ce n’est pas laid dans nos paysages », souligne Luc Girard.

Il croit que ses collègues du monde agricole qui sont plus réticents devraient y songer davantage. D’autant plus qu’il y a une compensation monétaire en jeu pour pallier la perte de productivité en bordure de la haie.

« C’est une nouvelle façon de voir les choses. En hiver, c’est une question de sécurité et c’est un moyen de contribuer à donner plus de sécurité à nos concitoyens. Je comprends que certains puissent trouver cela insécurisant, mais ça nous rapporte collectivement d’agir de façon cohérente, car tasser la neige coûte vraiment cher. »

Pour la Ville de Normandin, il en coûte 1 000 $ par année en guise de compensation pour louer la bande de terrain.

« En comparaison de ce que ça nous coûte pour le déneigement, ce n’est rien. Si ça fonctionne bien, ça se repayera aisément », a indiqué le maire, Mario Fortin.

(Photo Trium Médias - Serge Tremblay)

Bienfaits

En plus des questions de sécurité, l’implantation d’une haie brise-vent de saule hybride a d’autres bienfaits, assure le biologiste Louis Mailloux.

« À l’heure où les jeunes sont sortis dans les rues pour lancer un message à nos gouvernements en lien avec l’environnement et les changements climatiques, je pense que c’est une pratique qui est dans l’air du temps. Les haies, c’est bon pour la biodiversité et ça brise le vent en période de sécheresse, ce qui fait que la plante est moins affligée. »

En prime, le saule hybride doit être rabattu (coupe partielle ou totale des branches et tiges) régulièrement afin de favoriser l’émergence de nouvelles pousses vigoureuses. Cette opération produit de la biomasse forestière qui peut ensuite être valorisée.

Évidemment, une courte haie de 450 m ne génère pas un volume important de biomasse, mais dans un scénario où on retrouverait davantage de ce type d’aménagement, il s’agirait d’une contribution à une économie verte.<

Et les routes 169 et 373?

Alors que la Ville de Normandin mène son projet-pilote de haie brise-vent sur l’avenue Du Rocher, qu’en est-il de la problématique plus urgente sur les routes 169 et 373?

Au ministère des Transports du Québec, responsable des routes régionales, on indique que des aménagements sont prévus pour l’ensemble du Lac-Saint-Jean.

« La sécurité des usagers est prioritaire pour le ministère. On prévoit 40 km d’aménagement au Lac-Saint-Jean, ce qui inclut des haies brise-vent et des clôtures à neige », a indiqué Véronick Lalancette, porte-parole au ministère des Transports du Québec.

Celle-ci affirme que le MTQ est à se doter d’un plan d’action composé de différentes mesures à court, moyen et long terme, mais offre peu de détails quant aux cibles et aux délais fixés pour les mettre en application.

« Le travail doit se poursuivre et des rencontres doivent toujours avoir lieu. Il faut aussi préciser que le ministère demeure tributaire des propriétaires de terrain en bordure des routes. »

Dans la MRC de Maria-Chapdelaine, le préfet Luc Simard a maintes fois répété qu’il souhaitait voir se réaliser un plan d’action concret pour éviter qu’une situation comme celle de l’hiver dernier, où plusieurs épisodes de fermeture de route ont eu lieu, ne se reproduise.

 

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