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Planification forestière : des non-sens sur le terrain

Serge Tremblay
Le 05 juin 2020 — Modifié à 10 h 57 min le 05 juin 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

L’incapacité du ministère des Forêts de livrer une planification adéquate des secteurs où l’industrie doit opérer engendre un gaspillage de temps et d’argent et crée de véritables non-sens sur le terrain.

« La planification est pratiquement impossible chez nous. On n’est pas capable de savoir où on doit être dans les temps. On n’est même pas capable de savoir si les budgets seront au rendez-vous », laisse tomber Stéphane Gagnon, directeur général à la Coopérative forestière de Girardville.

Faute de pouvoir prévoir à l’avance les secteurs d’intervention, que ce soit en récolte ou en reboisement, on se retrouve à se trimballer inutilement sur le terrain.

« On voit des choses qui ne font pas de sens comme retourner deux fois nos équipes dans la même fourche pendant la même année, voire le même mois. Il faut ramener nos camps forestiers à des endroits où on est déjà allé. Notre efficacité est fortement réduite et les coûts explosent. »

Cette situation fait en sorte que beaucoup plus de ressources sont nécessaires pour arriver à un même résultat, explique Stéphane Gagnon.

« J’ai 38 roulottes à mobiliser sur le terrain pour héberger mes gens pour la récolte, le reboisement et mon staff. J’en aurais peut-être besoin de 24 à 28 si le travail était planifié adéquatement. Actuellement, 80 % des chambres sont occupées pendant l’été ce qui me laisse 20% de perdus pour rentabiliser mes roulottes. »

À cela s’ajoutent plusieurs véhicules additionnels pour transporter les travailleurs qui ne seraient pas nécessaires dans des conditions normales.

Petit-Paris

Même son de cloche chez Produits forestiers Petit-Paris, où le directeur général Alain Paradis ne peut tout simplement pas coordonner efficacement ses équipes.

« Il y a un équilibre à trouver avec les distances de transport, les frais d’entretien des chemins, la densité des peuplements à exploiter, etc. Si on ne connaît pas suffisamment à l’avance nos secteurs, on n’a pas le temps de trouver le bon équilibre et le résultat est désastreux. »

Celui-ci précise en outre que le contexte d’opération en hiver ou en été a également un impact sur les coûts et que cela doit faire partie de l’équation. Malheureusement, on ne dispose pas toujours des informations nécessaires dans les temps afin de prendre la bonne décision.

« C’est drôle à dire, mais ce que l’on demande au gouvernement, c’est de bien faire notre travail. On est des forestiers, on veut exploiter adéquatement la forêt en évitant le gaspillage. Pour ça, il nous faut de la prévisibilité. »

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