Économie

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Inflation et coût de la vie : Des conséquences humaines désastreuses

Le 21 octobre 2022 — Modifié à 14 h 31 min le 21 octobre 2022
Par Julien B. Gauthier

Stress, anxiété et vols, les conséquences de l’inflation qui frappe l’économie mondiale sont désastreuses, selon l’économiste Salmata Ouedraogo. Et la région n’est pas épargnée. La récession qui pourrait survenir dans les prochains mois pourrait être plus difficile pour les personnes à plus faible revenu.

Celle qui est aussi professeure en sciences économiques à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) voit un lien direct entre des comportements comme les vols et l’augmentation du coût de la vie.

« L’inflation rend la vie difficile. Les grands perdants, ceux qui ressentent le plus les effets, ce sont les plus vulnérables, ceux qui ont un pouvoir d’achat déjà faible », croit-elle.

« Ça fait vivre du stress. Les gens se demandent comment ils vont payer leurs cartes, comment ils pourront nourrir leurs enfants. Surtout avec la fin de la pandémie, ça ne tombe pas au bon moment », ajoute-t-elle.

Stratégies

Quelques stratégies s’offrent au consommateur afin de limiter les effets de l’inflation. Rester à l’affût des rabais, l’achat local et préparer soi-même ses repas sont quelques exemples.

« Je conseille aux gens de jeter un coup d’œil aux applications des épiceries, qui offrent des rabais incroyables, notamment ce qu’on appelle les produits de fin de vie. À la fin de l’été, les légumes cultivés dans les fermes sont pratiquement donnés. Préparer soi-même ses repas ça aide beaucoup. Enfin, je conseille aussi d’éviter le gaspillage et de faire des stocks. »

Une plus grande solidarité

Selon la professeure, une controverse persiste à l’égard de l’aide économique apportée aux individus par les gouvernements. Toutefois, elle est d’avis que ceux-ci doivent aider directement les citoyens, comme ce fut le cas avec la Prestation canadienne d’urgence (PCU).

« Ce n’est évidemment pas facile de trouver un antidote à l’inflation. Deux visions s’opposent chez les économistes. Certains croient que c’est à la banque centrale de contrôler celle-ci. D’autres comme moi croient qu’il faut aussi que les gouvernements offrent de l’aide à court terme pour aider les populations les plus pauvres, comme du transfert monétaire. »

Enfin, Salmata Ouedraogo croit aussi que les grandes chaînes d’épicerie devraient en faire davantage pour aider la clientèle.

« J’aimerais voir plus de solidarité. Elles peuvent geler le prix de certains biens, par exemple. La Hongrie l’a fait. En France, le Groupe Carrefour a lancé le défi anti-inflation, gelant ainsi le prix de 100 produits essentiels », conclut l’économiste.

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