Vendredi, 26 avril 2024

Économie

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Contrat de 2 M$ dans le Grand Nord : Plomberie R. Morris ne laisse rien au hasard

Janick Émond
Le 30 août 2019 — Modifié à 15 h 43 min le 30 août 2019
Par Janick Émond - Journaliste

Plomberie R. Morris qui a ses bureaux à Dolbeau-Mistassini, Albanel et Saint-Félicien vient de décrocher un contrat de 2 M$ dans le Grand Nord, à Aupaluk, dans la Baie d’Ungava.

Il s’agit d’un projet pilote puisque c’est le premier complexe de santé CLSC qui sera construit sous un nouveau modèle. L’équipe de Plomberie R. Morris aura la tâche d’installer toute la plomberie et le chauffage de ce nouvel édifice et le système de tuyauterie pour le gaz médical.

C’est le plus gros contrat depuis que l’entreprise est propriété des coactionnaires Patrick Gaudreault et David Beaulieu, il y a maintenant une quinzaine d’années.

Évidemment, le montant du contrat est important, mais le défi, lui, encore plus majeur.

« On a mis plus d’un an de travail avant de soumissionner. C’est énormément de travail, d’obstacles à franchir et de facteurs à gérer », raconte Marie-Ève Fontaine, directrice générale chez R. Morris.

Un heureux casse-tête

Pour un projet de cette nature, dans le Grand Nord de surcroit et des territoires dépourvus de routes pour s’y rendre, les défis sont grands et nombreux.

« Le plus grand défi, je dirais que c’est la préparation. C’est toute une logistique et c’est parfois très compliqué. Mais on y arrive toujours. Il faut penser à tout et prévoir le plus possible », dit Marie-Ève Fontaine.

Le matériel, les outils, la machinerie, il ne faut rien oublier parce qu’une fois sur place dans le Grand Nord, ce n’est plus le temps d’aller chercher ce qui manque.

« Heureusement, tout ce qu’on peut fabriquer ici avant de partir, on le fait. Il faut transporter tout le matériel par bateau. Sept grands conteneurs remplis de matériel ont pris le départ en juin, direction Aupaluk. Deux autres ont suivi ces derniers jours à partir du port de Montréal.

« Si jamais on oublie ou qu’on n’a pas en quantité suffisante certains équipements, les entrepreneurs s’entraident. On finit toujours par trouver une solution ».

Expérience dans le Nord

Même si l’entreprise a l’habitude des travaux dans le Grand Nord québécois depuis les cinq dernières années, la préparation est unique pour chaque projet.

Les équipes de R. Morris sont sur le terrain à Aupaluk depuis le début de l’année. Ils y resteront jusqu’au printemps 2021, si tout se passe comme prévu.

C’est quand même une petite équipe d’environ six hommes qui est nécessaire pour remplir la tâche.

Les gars se relaient aux 20 ou 30 jours par équipes de deux ou trois, ça dépend. Ils redescendent à la maison pour dix jours environ ».

La main-d’œuvre manque : Des travailleurs en terrain connu dans le Nord

Les hommes sur le chantier de construction du CLSC à Aupaluk.

Avec des hommes à l’œuvre simultanément sur plusieurs chantiers  à Kuujjuaq, Inukjuak, Kangiqsujuaq, l’entreprise Plomberie R. Morris est en terrain connu dans le Grand Nord québécois avec ce contrat de 2 M$ à Aupaluk.

Si le matériel à transporter sur les chantiers dans le Grand Nord se fait essentiellement par bateau, les travailleurs eux voyagent en avion. Les distances à franchir sont longues, très longues.

« Il y a parmi nos gars, certains qui aiment plus le Nord que d’autres. Ceux-là sont toujours volontaires chaque fois que l’occasion se présente. Les gars sont des professionnels et ils sont qualifiés. Alors, ils veulent travailler là où il y a du travail », dit la directrice générale Marie-Ève Fontaine.

Le copropriétaire Patrick Gaudreault ne voulait pas rater ce contrat de complexe de santé CLSC à Aupaluk et qui servira de modèle pour les autres qui suivront.

« Ce projet propose beaucoup de défis et c’est ce que nous recherchons. On a déjà eu un contrat qui approchait cette valeur, mais celui-là est vraiment le plus important à notre actif ».

Recrutement difficile

La main-d’œuvre est aussi le nerf de la guerre pour Plomberie R. Morris.

« Nous sommes chanceux jusqu’à maintenant de pouvoir compter sur du personnel compétent au bureau et des travailleurs qualifiés sur les chantiers. Nous avons présentement une trentaine d’employés. On a déjà atteint la cinquantaine, il y a deux ou trois ans », dit la directrice générale.

Mais le manque de main-d’œuvre qualifiée est aussi une réalité pour R. Morris qui se spécialise dans le commercial, l’industriel et le résidentiel en matière de plomberie et chauffage.

L’entreprise doit recruter aussi à l’étranger. Elle a d’ailleurs engagé récemment un Sénégalais, Mansour Sogue, à la comptabilité. Il était établi depuis peu à Montréal. Il dit se plaire au Lac-Saint-Jean.

D’ailleurs, le manque de main-d’œuvre, particulièrement chez les plombiers, fait que Plomberie R. Morris voit son chiffre d’affaires stagner autour de 7 M$ par année.

« C’est un fait, la difficulté de recruter suffisamment de travailleurs spécialisés pour répondre à la demande empêche pour le moment l’entreprise de pouvoir hausser son chiffre d’affaires », conclut Marie-Ève Fontaine.

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