Vendredi, 21 novembre 2025

Culture

Temps de lecture : 2 min 55 s

Lancement du projet Invisible

Place à la masculinité au pluriel

Emmanuelle LeBlond
Le 21 novembre 2025 — Modifié à 08 h 00 min le 21 novembre 2025
Par Emmanuelle LeBlond - Journaliste

« Qu’est-ce qu’être un homme ? », telle est la question à laquelle les seize participants ont été invités à répondre dans le cadre du projet artistique Invisible qui explore et révèle les multiples facettes de la masculinité.

L’idée de cette initiative a émergé l’an dernier dans l’esprit de Marie-Andrée Sauvageau. La coordonnatrice locale du secteur Domaine-du-Roy au Centre de ressources pour hommes Optimum souhaitait offrir un nouvel éclairage sur les masculinités à travers un projet artistique.

« Souvent, nos hommes montrent souvent ce qu’ils ont envie de montrer, ce qui est socialement acceptable. La masculinité est beaucoup plus complexe que ça. Dans le fond, j’avais envie de mettre en lumière les facettes un peu plus invisibles de la masculinité », dit-elle.

Ce projet d’exposition photographique vise à redéfinir les représentations de la masculinité, en s’éloignant des clichés associés à la force, à la domination ou à l’invulnérabilité.

« On est dans une ère de changement, de redéfinir les codes et de redéfinir les stéréotypes de ce qu’on s’attend des hommes. L’idée d’Invisible n’est pas de prendre position sur ce qu’est être un bon gars. C’est vraiment de dire qu’il y a différentes façons d’être homme et c’est correct. Tu peux prendre ce qui fait ton affaire dans la masculinité et en faire une définition qui t’appartient », soutient-elle.

La démarche artistique adoptée valorise la diversité. Un total de 16 hommes de tous les âges et de tous les horizons ont participé au projet.

Pour sa part, Sébastien Kurtness de la communauté de Mashteuiatsh a voulu faire entendre la voix des hommes des Premières Nations et offrir sa propre lecture de la masculinité.

« Pour moi, c’est d’être un homme fier, d’être un leader positif, d’être capable de donner son opinion, d’avoir de l’entregent, d’être humain et sincère. Parfois, on vit des choses difficiles. Il faut prendre le temps de communiquer et de discuter », exprime-t-il.

Le participant voulait transmettre un message d’espoir. « Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide. Le premier pas est le plus difficile, mais c’est lui qui va apporter le chemin de la guérison et du mieux-être. Il y a des retombées positives pour soi-même, l’individu, mais aussi pour sa famille, sa femme et ses enfants. »

Témoignages authentiques

Une fois sélectionnés, les hommes ont réalisé une entrevue avec Marie-Andrée Sauvageau, où ils ont dévoilé leur rapport à la masculinité.

Durant l’échange, le participant Cédrik Ménard s’est ouvert sur la façon dont il a pris contact avec sa vulnérabilité. « Ça se résume à abandonner ces mécanismes de protection qu’on adopte pour se protéger de la douleur qu’on a dans la vie, mais qui, au final, nous empêche de grandir. Parfois, passer par sa vulnérabilité et faire le constat qu’on est vulnérable, ça fait partie du processus de croissance », exprime l’homme de 41 ans.

À ses yeux, reconnaître la défaite ou poser un genou à terre n’a rien d’une faiblesse.

La deuxième partie du projet? La séance photo en compagnie de Michael Pigeon. « Je m’inspirais de différents moments du verbatim de ces entrevues pour définir un concept photo. Je ne voulais pas montrer les hommes dans ce qu’ils font, mais dans ce qu’ils sont », indique Marie-Andrée Sauvageau.

Le public a eu la chance de découvrir le résultat du projet, à l’occasion d’un vernissage festif, tenu le 13 novembre au Comité des spectacles de Dolbeau-Mistassini, sous la forme d’un bal masqué. Les portraits photographiques ont été dévoilés en présence des participants.

Trentième anniversaire

La soirée a aussi été l’occasion de souligner le 30e anniversaire du Centre de ressources pour hommes Optimum, en compagnie de 120 personnes.

« On est là pour célébrer où on est rendu, regarder le chemin parcouru et reconnaître les gens qui ont contribué initialement. Ça a commencé extrêmement petit. On est en train de devenir quelque chose de beaucoup plus gros en étant le seul organisme qui est dédié aux hommes au Saguenay-Lac-Saint-Jean », souligne le directeur général, Sébastien Ouellet.

Rappelons que l’organisme a été fondé à Dolbeau-Mistassini. Deux autres points de services ont vu le jour à Roberval et à Alma.

Pour les intéressés, l’exposition photographique sera présentée au Comité des spectacles jusqu’au début du mois de décembre. Elle se promènera ensuite dans la région du Lac-Saint-Jean. 

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