Le recours à des agences privées de main-d’œuvre tire à sa fin dans les établissements de santé de la région. C’était la principale source de dépenses qui a mené à un déficit anticipé de 28 M$ selon le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay-Lac-Saint-Jean (CIUSSS).
Sa PDG, Julie Labbé, affirme que cela fait partie des mesures mises en place pour combler le manque à gagner et ainsi se conformer à la cible de réduction des dépenses fixée par Santé-Québec.
« J’avais dû autoriser la rentrée de la main-d’œuvre indépendante en 2021, mais je savais que ce n’était pas une bonne décision, dit-elle. Je l’assumais parce que nos équipes étaient en souffrance. On est monté jusqu’à pas loin de 300 personnes, mais actuellement, il n’en reste que 30. Et d’ici le premier octobre, c’est sûr qu’on aura plus de main-d’œuvre indépendante, qu’il s’agisse de préposés, de auxiliaires, etc. C’est fini et on en veut plus. »
En ce qui concerne la possibilité d’abolir des postes parmi les 12 500 employés du CIUSSS pour combler le déficit, Julie Labbé ne l’écarte pas, mais tient à se faire rassurante.
« Les suppressions de postes ne peuvent pas être la voie unique parce qu’on doit préserver l’autonomie de notre région. Il y a seulement 4 % des services qui ne sont pas donnés ici. Je ne suis pas dans la logique de faire des abolitions massives, mais des ajustements par opportunités. Oui, les ressources humaines, c’est la principale dépense, mais il faut épurer au maximum tout l’environnement externe avant de toucher aux services. »
Services jeunesse et Optilab
La présidente du CIUSSS souligne que les besoins grandissants pour les services jeunesse et la grappe de laboratoires Optilab Saguenay-Lac-Saint-Jean-Côte-Nord-Nord-du-Québec sont aussi responsables du déficit.
« On est en train de revoir nos routes pour le transport Optilab pour aller chercher de l’efficience. Pour ce qui est du centre de réadaptation, on a eu à ouvrir beaucoup de débordements au centre de réadaptation, mais on a amélioré les plans d’interventions des équipes. »
Plusieurs autres mesures sont également en place pour revenir à l’équilibre budgétaire, ajoute Julie Labbé.
« On fait un suivi très rigoureux de nos frais de déplacement et on exige d’utiliser le plus possible le virtuel pour participer à des colloques. On a aussi amorcé un grand virage en santé et sécurité afin de limiter les retraits. On travaille également sur les assurances salaire et le gaspillage alimentaire. C’est coûteux avec le prix des aliments en hausse. »
Projets dans les hôpitaux
Les projets en cours dans les hôpitaux de Chicoutimi et de Dolbeau-Mistassini sont-ils menacés? La présidente-directrice générale du CIUSSS affirme que non.
« On va être prêt à livrer le nouveau bloc opératoire à Dolbeau-Mistassini à la fin de l’année. Il y a eu du retard à cause des sols contaminés, mais on va y arriver et j’ai hâte. Pour le bloc opératoire de l’hôpital de Chicoutimi, on a eu l’autorisation d’une 2e phase pour l’aménagement des sols. »
Questionnée en terminant sur la hausse des infections transmises sexuellement chez les jeunes, Julie Labbé l’a qualifiée de préoccupante. Pas moins de 92 cas de gonorrhée ont été recensés dans la région en 2024, comparativement à 48 l’année précédente.
« C'est presque le double, mais la santé publique est très active dans les écoles avec des infirmières. On offre également des services pour les jeunes à l’aire ouverte de Jonquière. »