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Une ligne mince sur le plan éthique

Serge Tremblay
Le 13 janvier 2023 — Modifié à 10 h 23 min le 13 janvier 2023
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

La ligne peut parfois être mince entre ce qui est éthique et ce qui ne l’est plus lorsque l’on interagit avec des animaux. Sur ce plan, Claudia Gilbert l’affirme d’emblée, le concept de l’émission Connexion Sauvage se trouvait sur le fil du rasoir.

« C’est un concept un peu dangereux. Comme tout le monde, je vois des choses sur mes réseaux sociaux, des gens qui jouent avec un tigre ou habillent un singe, et ce n’est vraiment ce que l’on souhaite voir. Avec l’émission, on était dans un sujet vraiment dangereux sur le plan éthique et il y a des choses qui m’ont dérangée. Parfois, il nous a fallu parler avec un vétérinaire ou un biologiste de l’endroit pour bien comprendre le contexte et être rassurés par rapport à nos craintes », affirme Claudia Gilbert.

Car au-delà de l’idée de présenter un « show de télé », la vétérinaire de formation souhaite véhiculer le bon message. Il y a un contexte et des raisons pour lesquelles des gens sont entrés en relation étroite avec des bêtes sauvages.

« Je ne suis pas capable de faire quelque chose sans faire de l’éducation. J’essaye de faire en sorte que chaque épisode soit éducatif. Je m’assure que le message soit clair et j’espère que les gens ne prendront pas les relations qu’on y décrit au premier degré, qu’ils sauront voir derrière les images. »

Conservation

C’est qu’en matière de conservation de la biodiversité, souligne Claudia Gilbert, l’idéal est de minimiser au maximum les relations avec les humains. Les pertes d’habitats, qui sont souvent causées par l’activité humaine, font toutefois en sorte que les rencontres entre l’homme et la nature sauvage deviennent incontournables.

« Dans plusieurs pays, la conservation est liée au tourisme, car il faut trouver des ressources financières. On comprend mieux le discours africain, lors de la COP15, à l’effet que les pays en développement ont besoin de ressources financières pour lutter contre les impacts des changements climatiques. Ils ont besoin qu’on collabore pour financer la protection de la biodiversité. »

Claudia Gilbert affirme avoir pu le constater de ses propres yeux sur le terrain lors de son passage dans certaines régions d’Afrique. Quand c’est ta propre survie qui est en jeu, la conservation de la biodiversité ne figure pas à tes priorités.

« J’ai vu des femmes et leurs enfants partir avec leur troupeau et rentrer dans un parc national, car c’est uniquement là qu’il y avait de la nourriture et des ressources. J’en ai vu creuser le lit asséché d’une rivière pour tenter de trouver de l’eau pour abreuver leurs chèvres. Nous aussi, nous avons nos combats, mais nous avons beaucoup plus de moyens pour nous y attaquer. »

En ce sens, l’animatrice espère que l’émission qu’elle pilote permettra des prises de conscience.

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