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Main-d’œuvre étrangère : l'incertitude plane toujours

Serge Tremblay
Le 15 mai 2020 — Modifié à 10 h 25 min le 15 mai 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Les entreprises qui comptaient sur de la main-d’œuvre étrangère pour assurer leurs opérations sont plus que jamais dans l’incertitude. La situation est particulièrement préoccupante dans le milieu agricole, mais le problème dépasse largement ce secteur.

« Les employeurs ne savent pas à quoi s’en tenir. Le fédéral a annoncé qu’il n’y aurait pas de problème pour obtenir des travailleurs étrangers temporaires, mais dans les faits, c’est autre chose », explique Eliot Lapointe, agent de liaison aux entreprises de la stratégie de main-d’œuvre Ose le pays des bleuets.

Celui-ci précise à titre d’exemple qu’une entreprise comme Bleuets sauvages du Québec visait à obtenir 94 travailleurs étrangers temporaires, mais s’attend à en être en mesure d’en recevoir la moitié.

« Non seulement ils n’en auront que la moitié, mais ils doivent également les placer en quarantaine pour deux semaines et les payer sans que du travail soit accompli. »

Parallèlement, des étudiants étrangers qui sont demeurés au Québec pendant la crise seraient disponibles pour travailler à temps plein, mais cela leur est interdit. Leur permis d’étude les autorise à travailler 20 heures par semaine au maximum.

Et c’est sans compter les entreprises qui avaient participé à des missions de recrutement à l’international pour dénicher des travailleurs qualifiés. Des entreprises de chez nous, comme JAMEC et Plomberie R. Morris, entre autres, ont fait ces démarches pour trouver du personnel et attendaient de recevoir leurs travailleurs cet été. Là encore, c’est incertain.

Agriculture

Dans le milieu agricole, les travailleurs étrangers sont la norme depuis longtemps déjà. Certaines fermes comptent depuis des années sur les mêmes employés venus du Mexique ou du Guatemala pour travailler aux champs, mais difficile de prévoir de quoi l’été 2020 sera fait.

« On sent une grosse inquiétude chez les producteurs. Les agriculteurs ont besoin de pouvoir faire des prévisions à long terme, de savoir à quoi s’attendre, mais là, on ne sait pas à quoi s’en tenir. Vont-ils avoir le nombre de travailleurs voulu? On ne le sait pas du tout. C’est un gros pari que les producteurs doivent faire », mentionne François Potvin, conseiller en développement agricole à la MRC de Maria-Chapdelaine.

Sans avoir de données chiffrées sous la main, François Potvin observe que de plus en plus de fermes se tournent vers les travailleurs étrangers temporaires.

« Beaucoup d’entreprises agricoles cherchaient toujours des employés, alors tant qu’à chercher constamment, avoir un ou deux employés temporaires qui reviennent tous les ans règle bien des problèmes. »

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