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L’annulation du projet de la 11e chute est une trahison

Le 08 février 2013 — Modifié à 00 h 00 min le 08 février 2013
Par Karine Desrosiers

Dolbeau-Mistassini – Pour la MRC de Maria-Chapdelaine, la MRC du Domaine-du-Roy et la communauté de Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, la décision du gouvernement du Québec de mettre fin au programme de petites centrales hydroélectriques de moins de 50 MW est une trahison, un véritable coup de Jarnac. C’est l’affirmation qu’a faite le préfet Jean-Pierre Boivin, au nom des partenaires impliqués dans la Société de l’énergie communautaire.

« Pour nous, partenaires de la Société de l’énergie communautaire du Lac-Saint-Jean, cette décision nous laisse sans voix et nous blesse au plus haut point. C’est un coup de Jarnac, une véritable gifle au visage de notre région et des communautés qui ont répondu, en toute confiance, à une stratégie gouvernementale », a lancé le préfet de la MRC de Maria-Chapdelaine, Jean-Pierre Boivin.

Ces propos ont trouvé écho chez Bernard Généreux, préfet de la MRC du Domaine-du-Roy et président de la Fédération québécoise des municipalités, et chez Clifford Moar, chef de la communauté autochtone de Mashteuiatsh, qui dénoncent d’une même voix la décision du gouvernement de mettre fin à une filière qu’ils jugent prometteuse pour la région.

Les partenaires de la Société de l’énergie communautaire exigent des réponses de la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, à plusieurs questions et n’entendent pas lâcher le morceau. « Il n’est pas question d’abandonner, ni de participer à un exercice bidon d’élaboration de projets alternatifs sans moyens adéquats. Surtout qu’ils ne remplaceront jamais les pertes qui découlent de la décision idéologique de la ministre des Ressources naturelles », a martelé le préfet Boivin.

« On va occuper toutes les tables que l’on pourra pour faire valoir notre projet. Pas question de négocier des compensations, ce dossier doit demeurer actif », a-t-il ajouté.

Bernard Généreux devait abonder en ce sens. « Le débat a trop souvent été fait par ceux qui ont une vision bucolique du territoire. Il faut sortir les régions de cette logique de dépendance à des compensations. Nous avons un projet porteur d’espoir et de fierté, il est inacceptable qu’on s’attaque à une filière qui constitue un incroyable levier pour nos communautés », a-t-il soutenu.

Tout aussi choqué, le chef Clifford Moar a indiqué qu’il entendait demeurer solidaire avec ses partenaires. « Nous avons une relation différente avec le gouvernement du Québec, mais j’entends continuer à communiquer et à consulter nos partenaires des deux MRC », a-t-il expliqué, précisant qu’il n’entendait pas laisser les détracteurs et les opposants lui barrer la route.

Les partenaires de la Société de l’énergie communautaire accueillent néanmoins d’un bon œil la nomination du ministre Sylvain Gaudreault à la tête du comité de suivi. Pour ceux-ci, le fait de changer d’interlocuteur est un point positif, mais ils préviennent le ministre Gaudreault qu’il devra avoir une oreille attentive et se porter à la défense de leurs intérêts.

Rappelons que le projet de minicentrale sur la 11e chute de la rivière Mistassini devait générer des retombées de l’ordre de 110 millions de dollars au cours de 25 prochaines années, et ce, sans compter les retombées liées à la construction du projet.

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