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La sortie de Donald Trump sème l’inquiétude chez les producteurs laitiers

Le 20 avril 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 20 avril 2017
Par Karine Desrosiers

LAIT. En prenant pour cible le lait canadien, le président des États-Unis, Donald Trump, a créé une onde de choc chez les producteurs laitiers. Le gouvernement canadien devra être prêt à défendre les intérêts canadiens, croient les Producteurs laitiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Michel Frigon, propriétaire de la Ferme des fleurs d’Albanel et membre de l’exécutif des Producteurs laitiers du Saguenay-Lac-Saint-Jean, explique que cette sortie du président Trump s’inscrit dans le long combat qui a été mené dans le dossier du lait diafiltré.

Lorsque le lait diafiltré américain a passé les frontières canadiennes, les pertes se sont vite fait sentir chez les producteurs laitiers. Les producteurs de fromage ont alors commencé à utiliser le lait diafiltré, disponible à meilleur prix, dans la fabrication de leurs produits.

« Nous n’avons pas eu le choix. Nous avons dû conclure une entente où nous avons abaissé nos prix afin de reprendre ce marché. C’est un marché qui nous appartenait, car c’est nous qui l’avions développé », souligne Michel Frigon.

Alors que cette nouvelle entente était graduellement mise en application, les producteurs américains qui exportaient leur lait diafiltré au Canada ont perdu leur marché, ce qui a mené à une grogne dont a profité le président Trump. L’attaque remet en cause la gestion de l’offre.

« C’est une sortie qui cause des inquiétudes. Nous, on ne peut pas se défendre nous-mêmes. On peut se mobiliser et faire connaître les enjeux à la population, mais c’est une négociation qui va appartenir au gouvernement canadien. À mon avis, c’est le premier vrai test du gouvernement libéral de Justin Trudeau », affirme Michel Frigon.

Celui-ci espère que le gouvernement fédéral ne laissera pas tomber les producteurs de lait canadien et le modèle de la gestion de l’offre. « Les affirmations qu’on entend nous laissent à penser qu’ils vont défendre la gestion de l’offre, mais entre défendre la gestion de l’offre et la défendre intégralement, il y a une différence importante », dit-il.

Comme producteur laitier en milieu rural éloigné, Michel Frigon ne croit pas qu’il soit possible de vivre d’une ferme laitière sans la gestion de l’offre. « Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi et dans le Bas-St-Laurent, ce serait un coup dur. Ici dans la région, je ne vois pas grand monde qui pourrait s’en tirer avec la fin de la gestion de l’offre », laisse-t-il tomber.

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