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La foresterie dispose toujours d’une relève

Yohann Harvey Simard
Le 19 mars 2021 — Modifié à 18 h 32 min le 19 mars 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Elle n’est peut-être pas aussi nombreuse qu’on le voudrait, mais la relève en foresterie est bel et bien présente. En dépit des défis importants que vit ce milieu, il se trouve toujours des jeunes qui ont la flamme entrepreneuriale.

Directeur général du Centre d’entrepreneuriat multi-ressources (CEMR), Pierre-Olivier Lussier constate qu’il y a une relève active dans le milieu. Son organisation dispense des formations visant à mieux outiller les entrepreneurs forestiers dans la gestion de leur entreprise.

« D’abord, il y a une tendance au vieillissement dans plusieurs entreprises forestières et il y a donc une nécessité de trouver une relève. On le voit quand même chez nous, alors que plusieurs de nos clients étaient des gens qui étaient dans un processus de relève. On parle de 27% de nos clients à ce jour. »

Dans le contexte assez difficile de la foresterie, il s’agit tout de même d’un signal positif. Faire carrière dans ce milieu exige d’accepter des sacrifices sur le plan personnel à être constamment en forêt loin de la maison. Aussi de faire face à un important défi de rentabilité.

En effet, les prix offerts au mètre cube récolté stagnent depuis une vingtaine d’années alors que les coûts d’exploitation ont explosé.

« Le grand défi en entrepreneuriat forestier, c’est d’intéresser les jeunes. Il y a un enjeu de rendement et de profitabilité très important. Il y a toujours de l’argent à faire en foresterie, mais tu dois opérer efficacement avec un suivi serré. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a le CEMR pour outiller et maximiser les chances de réussites des entrepreneurs. »

Formation

Le profil de la relève forestière est souvent le même. Ce sont soit des jeunes dont le père est entrepreneur forestier et qui désirent reprendre le flambeau ou encore des employés qui ont été invités à prendre part à l’actionnariat de l’entreprise.

Souvent, ces gens sont des travailleurs forestiers d’abord et des gestionnaires ensuite. C’est là que souhaite intervenir le CEMR, en ciblant les secteurs où les entrepreneurs forestiers ont généralement des lacunes, notamment dans les notions administratives.

« Les trois sujets principaux que l’on aborde sont les RH (ressources humaines), les finances et le juridique. Au cours du processus, nos clients sont invités à évaluer leur entreprise sous l’angle de ces trois enjeux. »

Du jamais vu dans Domaine-du-Roy, plus tranquille dans Maria-Chapdelaine

Le CLD du Domaine-du-Roy n’a jamais traité autant de demandes pour de la relève dans le domaine forestier depuis sa création.

« Je n’ai jamais vu ça de ma vie. C’est sans précédent! Depuis six mois, on doit faire un dossier par semaine. Ça n’arrête pas, que ce soit pour de la relève dans le camionnage ou dans l’exploitation », révèle le conseiller senior, Jean Simard.

Selon lui, c’est la promotion des programmes du CLD auprès des bureaux de comptables et des banques qui expliqueraient cet engouement.

« C’est après notre tournée que ç’a levé. Avant, nous ne touchions pas au monde forestier en raison de la concurrence, mais la pandémie nous a permis d’élargir notre offre. Et ç’a explosé après avoir présenté les programmes. »

Le CLD propose différentes aides financières, dont le soutien au travailleur autonome qui est très populaire. Il permet d’avoir des prestations salariales pendant un an.

« La majorité des personnes qui prennent la relève sont déjà à l’emploi de l’entreprise et sont dans la trentaine. En plus de l’aide que nous leur offrons, ils sont accompagnés par les bureaux de comptables pour faire la transition, car il y a des montants importants en jeu. »

Maria-Chapdelaine

À la MRC de Maria-Chapdelaine, l’équipe au développement économique se voit interpellée à l’occasion afin d’appuyer un dossier de relève entrepreneuriale en foresterie.

« Nous en avons fait quelques-uns, mais généralement le profil est celui d’une personne dans la quarantaine qui est un employé qui prend part à l’actionnariat. Ce type de cas, on les voit moins chez nous, car ils ont déjà des contacts avec une institution financière et sont déjà au sein de l’entreprise », précise Guy Grenier, directeur au développement économique.

Celui-ci ajoute que son équipe est plutôt active sur des cas de jeunes qui désirent se lancer. Même si ces dossiers ne sont pas légion, ils existent.

« C’est souvent là que nous avons la capacité d’intervenir en les aidant à mettre sur pied une stratégie et à dénicher du financement. »

 

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