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Bois d'oeuvre: Ottawa annonce un appui de près de 900 M$

Le 01 juin 2017 — Modifié à 00 h 00 min le 01 juin 2017
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OTTAWA. Le gouvernement fédéral vole au secours de l'industrie forestière avec un plan d'aide contenant des mesures atteignant près de 900 millions $.

Exportation et développement Canada disposera de 500 millions $ pour offrir des «solutions de gestion du risque et de financement commercial», y compris des garanties de prêts et d'emprunts, précise le communiqué publié jeudi par le gouvernement.

La Banque de développement du Canada mettra quant à elle 105 millions $ de financement commercial à la disposition des entreprises forestières «admissibles dans l'immédiat et à moyen terme», peut-on lire dans le même document.

À ces montants s'ajoutent une enveloppe de 260 millions $ visant à appuyer les travailleurs de l'industrie canadienne du bois d'oeuvre, notamment des bonifications à l'assurance-emploi.

Trois ministres du gouvernement fédéral ont été mobilisés pour annoncer ce programme élaboré en réaction à la décision américaine de frapper les importations canadiennes de droits compensatoires à la frontière.

Il a été présenté en conférence de presse à Ottawa par le ministre des Ressources naturelles, Jim Carr, et ses collègues aux Affaires étrangères, Chrystia Freeland, et au Commerce international, François-Philippe Champagne.

La ministre Freeland, qui a le double mandat de diplomate en chef du Canada et de gardienne de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), a soutenu que le coup de pouce financier ne froisserait pas encore davantage au sud de la frontière.

Elle a aussi insisté sur le fait que les négociations en vue de la conclusion d'une nouvelle entente sur le bois d'oeuvre se poursuivaient avec les responsables du département du Commerce américain.

Ce même département a imposé le 28 avril dernier des droits compensatoires allant jusqu'à 24 pour cent sur les importations de bois d'oeuvre canadien.

L'administration américaine estime que le Canada subventionne injustement son industrie en maintenant les prix artificiellement bas.

Historiquement, le gouvernement canadien a toujours réussi à défendre sa cause avec succès devant divers tribunaux internationaux, comme l'a rappelé le ministre Carr, qui a promis de continuer à mener bataille vigoureusement.

Et sur le front commercial, son collègue François-Philippe Champagne continuera à tenter de percer d'autres marchés à l'international, notamment du côté de l'Asie, afin de réduire la dépendance du Canada à son puissant voisin américain.

Dans un rapport publié mercredi, le Conference Board du Canada conclut que les producteurs canadiens de bois d'oeuvre seraient durement affectés par une nouvelle guerre commerciale.

L'industrie débourserait 1,7 milliard $ en droits par année, supprimerait 2200 emplois et perdrait 700 millions $ en exportations vers les États-Unis au cours des deux prochaines années.

Le département américain du Commerce doit statuer le 9 juin sur des plaintes de dumping contre les producteurs canadiens, et devrait ajouter des tarifs pouvant aller jusqu'à dix pour cent en plus des droits compensatoires.

Le Canada ne peut porter en appel la décision sur les tarifs avant le début de l'année prochaine, puisque les décisions finales du gouvernement américain sur le bois d'oeuvre ne seront pas connues avant la fin de l'automne.

Le programme ficelé par le gouvernement canadien a été bien accueilli par l'Union des municipalités du Québec (UMQ).

«L'Union est particulièrement satisfaite de l'aide directe de plus de 600 millions $ annoncée pour le secteur forestier sous forme de prêts et de garanties de prêts», a-t-elle réagi par voie de communiqué, jeudi.

«Elle juge également bienvenues les sommes allouées à l'innovation et à la diversification commerciale, ainsi qu'au soutien pour les travailleurs des régions affectées», est-il indiqué dans la même déclaration.

Mélanie Marquis, La Presse canadienne

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