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Bleuets: le Syndicat demande de la transparence et un juste prix

Le 05 décembre 2011 — Modifié à 00 h 00 min le 05 décembre 2011
Par Karine Desrosiers

Devant la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec

Alma - Jeudi et vendredi dernier, à Alma, la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec arbitrait une demande du Syndicat des producteurs de bleuets du Québec pour la détermination du montant de la première et de la deuxième avance 2011 aux producteurs en vertu de la Convention de mise en marché en bleuetière. Notamment, le Syndicat demande plus de transparence de la part des deux principaux acheteurs, Les bleuets sauvages du Québec inc., et Bleuets Mistassini Ltée, et une juste compensation. Pour des raisons techniques, les audiences ont été reportées et ce n'est pas avant janvier ou février prochain que reprendra le débat dans ce dossier.

Notamment, le 20 décembre prochain, les avocats des parties devraient participer à une conférence préparatoire en prévision de la reprise des audiences au début de 2012.

À l'issue de ces deux premiers jours d'audience, Gilbert Desrosiers, directeur général du Syndicat des producteurs de bleuets, s'est réjoui de l'attitude des commissaires de la Régie qui ont démontré une belle ouverture face à leurs revendications.

« On a pu faire la démonstration du fonctionnement réel du marché du bleuet dans notre région et les commissaires ont montré de l'ouverture envers notre argumentation tout en rejetant trois objections des procureurs des acheteurs de bleuets », soulignait Gilbert Desrosiers lors d'un entretien lundi matin.

La procédure devant la Régie est très lourde et chaque partie est représentée par des avocats.

Le Syndicat soutient que depuis plusieurs années, les deux principaux acheteurs de la région détiennent un quasi-monopole au chapitre des achats et des prix.

« Ce sont les producteurs qui prennent les risques dans cette industrie et ils sont payés un an plus tard », plaide Gilbert Desrosiers.

Cette année, par exemple, le prix de départ en août a été fixé à 60 cents la livre. La deuxième avance, qui devait être versée le 1er décembre, majorait de 15 cents ce prix. Lors des audiences, les acheteurs ont signifié que les chèques aux producteurs étaient dans le courrier.

Cependant, aux yeux du syndicat, le prix réel devrait davantage osciller autour d'un dollar la livre. À raison de quelque 55 millions de livres de bleuets récoltés cette année, le différentiel de quelque 25 cents entre le prix estimé et le prix versé fait en sorte que l'enjeu de la présente audience de La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec repose sur un montant de près de 14 millions $ en faveur des producteurs de bleuets.

Si le litige se retrouve devant la Régie, c'est qu'en août dernier, dans l'impossibilité de négocier un prix de départ acceptable avec les acheteurs, le Syndicat des producteurs de bleuets a immédiatement demandé l'intervention de l'organisme de contrôle.

Les deux jours d'audience à Alma ont été suivis avec intérêt par quelque 70 petits producteurs.

Notamment, Gilbert Desrosiers estime que l'on a enfin pu faire un portrait global de l'industrie du bleuet dans la région et en démontrer son fonctionnement et ses lacunes.

 

Notamment, les acheteurs ont été tenus de déposer à huis clos les documents financiers utilisés pour fixer les prix du bleuet. Ces documents contiennent notamment les informations quant aux coûts de transformation et de mise en marché du bleuet.

À la reprise des audiences, le Syndicat entend faire témoigner ses propres experts pour démontrer que le coût réel à être versé aux producteurs devrait osciller autour d'un dollar la livre.

Le dossier est donc à suivre et ce n'est pas avant le printemps que les producteurs connaîtront le montant de compensations pour les bleuets cueillis... en août et septembre derniers.

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