La Ville de Dolbeau-Mistassini a récemment procédé à l’inauguration de la station d’épuration de la Falaise et du nouveau réseau sanitaire du plateau Saint-Louis, répondant à une attente de longue date des citoyens du secteur.
« Aujourd’hui, nous tournons une page importante pour le plateau Saint-Louis, et ce, pour toute la Ville de Dolbeau-Mistassini. Ce projet attendu depuis longtemps n’est pas simplement une réussite technique. C’est une réussite collective. Si nous sommes ici, c’est d’abord et avant tout grâce à vous, les résidents du secteur », a dit le maire Rémi Rousseau, en s’adressant à la foule, lors d’un événement tenu le 25 novembre dernier.
« Vous avez accepté d’aborder ensemble une problématique complexe. Vous avez discuté. Vous vous êtes mobilisés et vous avez contribué à une solution durable. Votre patience, votre ouverture et votre collaboration ont été essentielles », a-t-il poursuivi.
Les démarches ayant mené à la concrétisation du projet ont été amorcées il y a une dizaine d’années. Après un premier échec dans les années 2000, un regroupement de citoyens a relancé l’initiative vers 2015 en sollicitant l’appui de la Ville. Face aux inquiétudes des résidents du plateau Saint-Louis concernant la contamination de l’eau, un comité réunissant des fonctionnaires municipaux et des citoyens a été mis sur pied afin de faire progresser le dossier.
Une étude de santé publique a révélé que 53 % des résidences du secteur risquaient de ne plus être conformes aux normes sanitaires et de qualité de l’eau potable, dans l’immédiat ou dans un avenir rapproché.
Le rapport soulignait également un risque élevé de contamination de la nappe phréatique, en raison de la forte concentration de fosses septiques dans le secteur.
« Cette étude a montré le risque réel pour la santé publique, souligne Rémi Rousseau. C’est grâce à cela que nous avons pu obtenir l’appui financier du gouvernement. Le soutien du programme PRIMEAU a été déterminant. Sans cette aide, le projet n’aurait pas été réalisable ou du moins pas à un coût acceptable pour les familles du secteur. »
Desservant désormais 85 résidences, ce projet estimé à 9,2 M$ aura permis la construction de 2 700 mètres de conduites sanitaires, un poste de pompage ainsi qu’une station d’épuration des eaux.
Concrètement, le projet a pu voir le jour grâce à un financement de plus de 4,93 M$ provenant du Programme d’infrastructures municipales d’eau (PRIMEAU) 2023-2033, une contribution municipale de 2,63 M$ ainsi qu’une participation financière de tous les propriétaires totalisant 1,64 M$.
Soulignons que les citoyens ont été consulté à trois reprises au cours du processus.
Entente de paiement
La Ville et les résidents du secteur ont convenu d’une entente de paiement sur 20 ans. La somme due par les citoyens sera perçue sous forme de taxe spéciale, assortie du même taux d’intérêt minimal que celui payé par la municipalité sur son emprunt.
Le maire Rémi Rousseau a tenu à partager une bonne nouvelle : « Même si tout n’est pas encore finalisé, je peux annoncer avec certitude que nous avons réalisé d’importantes économies. Il s’agit de près de 2 M$ de moins que prévu. On parle souvent de dépassement de coûts dans les projets publics. Eh bien, ici les surprises ont été positives. C’est important de souligner. »
Il a ajouté qu’il est encore trop tôt pour déterminer de quelle manière cette économie influencera la facturation des propriétaires.
« Soyez assuré d’une chose, depuis le début, notre objectif est clair, faire en sorte que les citoyens paient le moins possible et nous allons maintenir cette ligne jusqu’à la toute fin », a-t-il soutenu.
Portes ouvertes
À l’occasion de l’inauguration, les personnes présentes ont eu l’occasion de signer le livre d’or, tout en faisant une visite de la station d’épuration en compagnie des employés municipaux.
Michel Boily, coordonnateur à l’hygiène du milieu, était présent afin d’expliquer la chaîne de traitement mise en place, soit la technologie Azimuth, développée par le fournisseur Bionest. Il s’agit d’une chaîne de traitement composée d’une fosse septique, de réacteurs biologiques, d’un système de désinfection UV et d’un décanteur.
« C’est une technologie qui a été prouvée au Québec. Elle est très populaire. Elle va vraiment très bien. Elle est vraiment bien connue. Tu n’as pas besoin d’avoir nécessairement un grand terrain. Ça convenait vraiment bien pour nos besoins », a-t-il indiqué.
Enfin, le projet ne se limite pas à la régularisation des résidences existantes : il ouvre aussi la voie à la construction d’une quinzaine de nouvelles habitations.