Actualités

Temps de lecture : 2 min 15 s

Blocage de routes par des autochtones au nord du Lac-Saint-Jean

Ian Lafrenière craint des affrontements et lance un appel au calme

Jean-François Desbiens
Le 06 juin 2025 — Modifié à 13 h 32 min le 06 juin 2025
Par Jean-François Desbiens - Journaliste

Interrogé lundi dernier alors qu’il était de passage à Mashteuiatsh, le ministre responsable des relations avec les Premières Nations, Ian Lafrenière, a dit craindre que le blocage de routes par des autochtones pour entraver les travaux en forêt au Lac-Saint-Jean provoque des affrontements. Et il a lancé un appel au calme.

Depuis dimanche, des chefs héréditaires et le groupe Première Nation Mamo bloquent l’accès aux entreprises forestières sur le chemin des Passes-Dangereuses et aussi l'accès aux camions forestiers sur le chemin de la Branche-Ouest, près de La Doré.

Ces autochtones affirment que leurs préoccupations face au projet de réforme du régime forestier ne sont pas entendues.

Ian Lafrenière indique qu’ils ont le droit d’avoir des questionnements et de manifester leur mécontentement, mais estime qu’ériger des blocus n’est pas la bonne façon de faire.

« Je comprends leur frustration, mais il y a un danger. Je crains pour l’harmonie sociale. Quand on en vient à bloquer un chemin, j’ai des craintes pour la cohabitation en forêt. Je lance donc un appel au calme, mais surtout, je les invite à se faire entendre d’une façon légale. »

Le ministre rappelle que l’Assemblée des Premières Nations a choisi d’être présente en commission parlementaire pour se prononcer sur le nouveau régime forestier.

« C’est la bonne chose à faire et il y a aussi un conseil de bande qui est élu à Mashteuiatsh, qui représente les intérêts de la communauté. »

Des entrepreneurs inquiets

Ian Lafrenière souligne également avoir rencontré des entrepreneurs forestiers très inquiets de la situation.

« Ce blocus a un impact financier qui est très difficile pour eux. J’ai rencontré aussi des gens de la communauté de Mashteuiatsh qui vivent de la foresterie. C’est non seulement un impact financier pour eux aussi, mais il y a également beaucoup d’incompréhension. Ce sont des gens de l’extérieur qui manifestent et ça crée de l’inconfort. »

Et contrairement à ce que le groupe Première Nation Mamo soutient, le ministre se dit disposé à les rencontrer.

« Leur porte-parole, la gardienne du territoire Diane Blacksmith, a dit qu’elle ne voulait pas me parler. Je ne ferai pas la négociation sur la place publique, mais je suis très disponible. Je suis bien ouvert à entendre tout le monde, mais ce n’est pas en bloquant des routes qu’on va arriver à une solution. »

Société de droit

Le préfet de la MRC Domaine-du-Roy et président d'Alliance forêt boréale, Yannick Baillargeon, déplore également la situation actuelle.

« Il faut que ces gens-là se rapportent à leur autorité compétente et ce sont les conseils de bandes, même s’ils ne les reconnaissent pas. On est une société de droit et on ne peut pas se retrouver avec des blocus un peu partout et empêcher d’autres personnes d’avoir du pain et du beurre sur la table. On ne veut pas avoir d’évènements malheureux après tous les efforts faits pour la réconciliation. »

De leur côté, les manifestants mentionnent que la durée de ces blocages forestiers n’est pas déterminée et qu’il pourrait continuer aussi longtemps que nécessaire.

« On va laisser passer seulement les villégiateurs puis les planteurs d'arbres et les débroussailleurs, a déclaré à Radio-Canada le gardien du territoire et porte-parole de Première Nation Mamo, Guy Paul. Présentement, ils font des coupes à blanc et ça n’a pas de bon sens comme c'est rasé partout. »

Abonnez-vous à nos infolettres

CONSULTEZ NOS ARCHIVES