À compter de la rentrée automnale, Dolbeau-Mistassini aura son école primaire privée. Un projet qui a nécessité un travail colossal de la part des cofondatrices, Amélie B.-Caouette et Mélanie Girard.
« C’est l’aboutissement de plusieurs années de démarches. Nous avons commencé à y réfléchir en 2018, mais quand on a regardé auprès du ministère de l’Éducation, on a compris qu’il y avait une montagne colossale de paperasse. On a quand même décidé de se lancer », raconte Mélanie Girard.
Les deux cofondatrices ont d’abord fait un premier dépôt auprès du ministère, puis ont dû bonifier leur projet après avoir essuyé un refus. Un second refus n’a pas découragé les deux femmes, qui ont récidivé avec un nouveau dépôt, cette fois avec succès.
« Le ministère nous a délivré notre permis en juillet 2022, mais le temps était trop limité pour que nous puissions nous lancer pour la rentrée 2022. Nous avons préféré faire les choses comme il faut et bien nous préparer en vue de la rentrée 2023. »
L’École primaire Espérance, qui sera située à même les locaux du Complexe St-Jean (l’ancien Juvénat), pourra accueillir jusqu’à 60 élèves à travers trois classes multiniveaux. Une première classe accueillera des jeunes de maternelle 4 et 5 ans, une seconde classe sera dédiée aux élèves de 1re, 2e et 3 années et la troisième et dernière classe sera composée des plus vieux de 4e,5e et 6e années.
« On souhaite favoriser la collaboration et l’entraide entre les tranches d’âge. Ce sera une petite école où on conservera un aspect plus familial et chaleureux. Oui, on aura des classes multiniveaux, mais ce seront de petites classes d’une vingtaine d’élèves et chaque enseignant aura son aide-enseignant. »
Trois piliers
En lançant une école primaire privée, Amélie B.-Caouette et Mélanie Girard souhaitent offrir une approche différente de celle qui est proposée dans le réseau public. L’École primaire Espérance articulera son programme autour de trois piliers distincts.
« Le premier pilier, c’est la pédagogie par projet. Ce n’est pas nouveau, c’est bien connu en éducation, mais en raison de la bureaucratie et du manque de moyens, il est difficile pour un enseignant de prioriser cette approche dans le réseau public. Les élèves verront immédiatement l’utilité de façon concrète de ce qu’ils apprennent », explique Amélie B.-Caouette, elle-même enseignante.
Le second pilier s’inscrit en continuité avec l’approche par projet et consiste à réaliser des projets qui auront des retombées dans la communauté. On souhaite ainsi sensibiliser les élèves aux possibilités de s’impliquer et de faire une différence. Par exemple, ce pourrait être de préparé un jeu qui sera utilisé avec des personnes âgées pour créer un contact intergénérationnel.
Le troisième pilier consiste à délaisser les écrans au profit de la nature afin de favoriser un sain développement des enfants.
« Nous allons sortir dehors, il y aura des classes nature, des espaces extérieurs à utiliser. On veut amener l’élève à s’émerveiller face à la nature et à délaisser l’écran, qui poste des risques à une période aussi importante pour le développement », précise Mélanie Girard.
Inscriptions
Les inscriptions sont débutées et se poursuivent jusqu’au 30 juin. Contrairement à l’école publique, le processus exige un dépôt de candidature. L’implication parentale est aussi une condition essentielle qui fait partie de l’équation.
Quant au personnel, la période de recrutement se poursuit sur certains postes, mais les choses vont plutôt bien malgré un contexte de rareté de main-d’œuvre.
« Ça va vraiment bien côté recrutement. Nous avons reçu plusieurs candidatures pour le personnel de soutien et nous poursuivons le recrutement sur certains postes jusqu’à la fin mai. Nous avons besoin de 12 personnes, tous postes confondus. »
Sur le plan financier, l’École primaire Espérance est un organisme à but non lucratif 100% autonome qui doit se financer par lui-même, via les inscriptions. Grâce à certains partenaires financiers, cependant, l’organisation est en mesure de maintenir les frais d’inscription à 4 500 $ pour l’année. On espère pouvoir trouver de nouveaux partenaires dans l’avenir pour diminuer ces coûts.