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La FIQ dénonce les histoires d'horreur en CHSLD

Le 30 avril 2014 — Modifié à 00 h 00 min le 30 avril 2014
Par Karine Desrosiers

Les représentantes de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, dont la présidente de la Fédération, Régine Laurent, et les présidentes de syndicats de la région, se sont livrées en fin d'avant-midi à une véritable dénonciation des administrations en place et de la situation qui perdure dans les Centres hospitaliers et de soins de longue durée de la région (CHSLD).

Devant l'établissement de Métabetchouan — Lac-à-la-Croix, la FIQ voulait ainsi dénoncer publiquement la qualité des soins et les lacunes en matière de sécurité dans les CHSLD de la région à la lumière de toute une série d'événements survenus ces derniers mois et les décisions douteuses prises par les directions de ces établissement, au détriment des résidents.

Régine Laurent n'en revient tout simplement pas de ce qu'elle a appris sur le sujet ici dans la région sur les coupures d’heures en soins infirmiers et la mauvaise organisation du travail dans plusieurs CHSLD de la région. Depuis quelques mois, les conditions de travail insoutenables des professionnelles en soins menacent carrément la qualité des soins et la sécurité des patients.

Notamment, les cheveux lui ont dressé sur la tête en apprenant par exemple qu'à Métabetchouan on limitait à une couche par nuit les patients et que leurs repas étaient servis dans des assiettes de carton.

La Fédération représente plus de 62 000 professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, soit la grande majorité des infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes oeuvrant dans les établissements publics québécois.

Dénonciation

Pauline Paradis, présidente du Syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires (SPSICR) du CSSS Maria-Chapdelaine en a elle aussi des choses à raconter.

« Au CHSLD l'Oasis de Mistassini, on a récemment coupé 202 heures de soins infirmiers. Comment peut-on penser que nous puissions continuer de donner les mêmes soins à nos patients avec une telle diminution du nombre de professionnels ? C'est tout simplement devenu inhumain, tant pour les patients que pour les professionnels qui y travaillent… Récemment, également, une résidente s'est fait agresser par un patient confus, en raison du manque de personnel. Les familles sont inquiètes et on les comprend », soutient Pauline Paradis.

Pour sa part, Audrey Blackburn, présidente du Syndicat des professionnelles en soins de santé (SPSS) Lac-St-Jean-Est ne s'est pas fait prier pour dénoncer les coupures de 14 postes d'infirmières auxiliaires au CHSLD de Métabetchouan et les graves lacunes dans les soins et les services de base dispensés aux résidents.

« Certain matin, il manque de nourriture pour les résidents. Quand il n'y a plus de gruau, on nous dit de donner aux résidents de la compote de pommes, mais cela n'a pas la même valeur nutritive et ne correspond pas à un déjeuner sain et équilibré, dont nos patients ont besoin… Encore récemment, on s'est retrouvé avec trois bananes pour 14 résidents. On les a coupées en rondelles pour en servir un peu à tout le monde… dans des assiettes en carton », raconte Audrey Blackburn.

À ce stade-ci, la FIC a tout lieu de croire que la situation va continuer à se détériorer.

« Il est urgent de mettre en place des solutions pour permettre aux professionnels en soins de dispenser des soins à la hauteur de leurs compétences et en toute sécurité pour les patients », de conclure Régine Laurent qui espère que le nouveau ministre de la santé va offrir une oreille attentive à leurs revendications pour que cesse les politiques d'austérité et les coupures dans les CHSLD de la province.

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