Chroniques

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Quand ma crainte semble se réaliser

Le 17 avril 2025 — Modifié à 08 h 00 min le 17 avril 2025
Par Mark Dickey

En janvier dernier, un changement majeur se produisait dans le hockey junior et universitaire alors que la puissante NCAA ouvrait ses portes aux joueurs de la ligue canadienne de hockey dont fait partie la LHJMQ. Rappelons-nous qu’auparavant, dès qu’un joueur passait plus de 48 heures dans le camp d’une équipe junior canadienne, il perdait automatique toute admissibilité à NCAA. Dès l’entrée en vigueur du changement de réglementation, j’ai vu ça comme une très mauvaise nouvelle pour le hockey au pays, dans la province et pour les Saguenéens de Chicoutimi.

Revenons à la base et déterminons ensemble pourquoi il est si attrayant pour un jeune d’aller jouer dans une université américaine? Les études et le logis sont entièrement payés par l’établissement scolaire, les universités majeures possèdent des salles de conditionnement physique de même niveau que les clubs de la LNH, le calendrier est moins exigeant que dans le junior avec 34 matchs et finalement les recruteurs ne se gênent pas pour repêcher des joueurs universitaires depuis plusieurs années, les méthodes de développement y étant appréciées. Si le joueur a le potentiel ou le charisme d’une vedette, il peut faire beaucoup d’argent avec la « NIL Money » puisque depuis quelques années, un athlète de la NCAA peut aller chercher des contrats de publicités. Le quart arrière de Colorado, Shedeur Sanders a d’ailleurs signé un contrat de 4.7 millions avec Nike. Évidemment, le football est largement supérieur au hockey dans la NCAA, mais certains joueurs plus obscurs vont chercher des 100 000 $ de revenus. Boston College a même offert pas moins de 1 million à Michael Misa, qui évolue pour Saginaw dans la ligue de l’Ontario. Vous voyez le danger? Cayden Lindstrom, premier choix des Blue Jackets de Columbus devant un certain Demidov quitterait Medicine Hat pour joindre Michigan State, le meilleur espoir du repêchage de 2026, Gavin McKenna irait le rejoindre. On me dit que plusieurs recruteurs de la NCAA feront des approches à des joueurs de la LHJMQ.

Maintenant, on fait quoi? L’université, ce n’est pas pour tout le monde. S’exiler au pays de Trump à 3 000 km de la famille, ce n’est pas pour tout le monde non plus! Je crois encore que le chemin du junior canadien est excellent pour les jeunes hockeyeurs. Chez les Saguenéens, les dirigeants et gestionnaires sont exemplaires avec les moyens qu’ils disposent. En revanche, il est impératif que chaque club tente d’égaler le niveau d’encadrement de la NCAA. Pour avoir visité certains campus, on parle de plusieurs millions d’investissement. Je ne vois pas comment il est possible d’injecter tant d’argent dans le hockey junior, mais il le faut. J’ai déjà écrit là-dessus, mais une bonne partie des ressources financières de la NCAA provient des différents philanthropes qui redonnent à leur Alma Mater, une façon de faire inexistante ici. La bataille ne se fait pas à armes égales, mais il est temps d’agir, au moins donner son 110 % pour garder nos talents chez nous!
 

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