La boutique Jean Bleu s’ajoute à la liste de commerces qui ont fermé leur porte ou quitté Dolbeau-Mistassini au cours des derniers mois. Avec les départs de Jean Bleu, le Marché Wallberg et la banque BMO, sans oublier les locaux encore vacants, la dévitalisation du centre commercial préoccupe la population. Phillip Dufour, co-propriétaire des Promenades du Boulevard, explique la situation.
D’entrée de jeu, Phillip Dufour aborde le dossier des prix de loyers. Selon lui, beaucoup de désinformation circule présentement à ce sujet.
« C’est un argument qui revient souvent, mais personne ne connait le prix des loyers. C’est important de savoir qu’il n’y a plus de loyer déterminé en fonction du pied carré. Plus de 75% de nos locataires fonctionnent en pourcentage. Donc, si un commerce a un pourcentage de 10% et qu’il fait des revenus annuels de 100 000$, cela représente des frais de 10 000$ », explique-t-il.
Phillip Dufour ajoute que ces pourcentages sont établis lors des négociations avec les bannières et les commerçants. Pour l’homme d’affaires, ces fermetures ne peuvent pas être mises sur le dos des frais de location.
« D’abord, le manque de personnel fait très mal aux commerces. Les Promenades, c’est beaucoup de vente au détail et avec la situation économique instable actuelle, les gens font plus attention à leurs dépenses et coupe dans les restaurants, le linge et autres petites dépenses », poursuit-il.
Il ajoute : « Même si on louait gratuitement nos 20 locaux, on ne pourrait pas remplir le centre d’achat. L’attractivité, c’est beaucoup plus que ça. »
Avis des commerçants
Camil Vézina, ancien président de la Société d’initiatives et de développement d’artères commerciales de Dolbeau-Mistassini, est aussi d’avis que cette vague de fermetures ne peut pas être attribuée au prix des loyers.
« Tous les commerçants doivent inclure les frais de location dans leurs calculs. Il y a aussi une question de fierté dans tout ça. Les commerces doivent faire un minimum d’effort pour être attractifs et donner le goût aux gens de dépenser ici. Les fermetures, ce n’est pas juste à Dolbeau qu’il y en a », affirme Camil Vézina.
La bijouterie Hudon fait partie du paysage commercial de Dolbeau-Mistassini depuis 59 ans. Son propriétaire, Denis Hudon, montre du doigt l’achat en ligne pour expliquer la situation actuelle.
« Ce n’est pas le prix des loyers le problème, c’est l’achat en ligne. C’est triste de voir ces commerces fermés, mais c’est la même histoire dans tous les centres d’achats. Peut-être qu’avec la situation des tarifs américains, les gens vont commencer à se concentrer davantage sur l’achat local », mentionne-t-il.