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Forcé de démolir son camp : Bertrand a pourtant tout tenté pour avoir son permis

Serge Tremblay
Le 07 décembre 2020 — Modifié à 15 h 01 min le 07 décembre 2020
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Le système n’est parfois pas tendre à l’endroit du citoyen. Parlez-en à Bertrand Chiquette, qui a été forcé de démolir le fruit de 30 ans de labeur en forêt pour des technicalités malgré toute la bonne volonté dont il a fait preuve.

Si, aujourd’hui, obtenir un bail de villégiature est soumis à une procédure bien définie, il n’en fut pas toujours ainsi. Les choses ont évolué et le Dolmissois Bertrand Chiquette en a fait les frais.

Il y a au-delà d’une trentaine d’années, il a souhaité obtenir un permis pour se bâtir un camp en forêt. La réponse qu’il a obtenue à l’époque, dit-il, était de se bâtir et qu’on allait lui en octroyer un.

Or, la personne qui se chargeait localement de ce dossier n’était plus en poste lorsque Bertrand Chiquette a voulu obtenir son autorisation.

« Quand j’ai voulu aller chercher mon permis, ce n’était plus ici que ça se faisait, c’était rendu à Alma. Le responsable m’a dit : quand on va donner des permis dans ton coin, je vais te le donner », relate Bertrand Chiquette.

Pendant une vingtaine d’années, il a multiplié les demandes, les démarches et les rencontres pour obtenir ledit permis et régulariser sa situation. Généralement, on lui répondait que le ministère n’avait pas le temps et les ressources pour se rendre dans son secteur, mais qu’on lui donnerait le permis lorsque ce serait fait.

Pas de cachette

Bertrand Chiquette n’a jamais caché son jeu. Il a toujours affiché son nom à l’entrée de son camp et payait même ses taxes à la MRC en dépit du fait qu’il n’avait pas son permis, question de démontrer sa bonne foi.

Le fameux permis n’a jamais été octroyé et ce qui devait arriver arriva : Bertrand Chiquette a reçu un avis du ministère selon lequel il devait démolir son camp.

« Je ne m’attendais pas à ça! On a toujours dit que l’on était là, ça fait 30 ans que je fais des démarches, mon nom est marqué sur la porte et mes taxes sont payées jusqu’en 2021. On m’a toujours dit que l’on me donnerait ce permis! Ça n’a pas de bons sens! »

Bertrand Chiquette a vraiment l’impression d’avoir été abandonné, d’avoir passé entre les craques du ministère et de faire les frais d’un système trop rigide qui n’est pas capable de faire preuve de souplesse pour un cas particulier.

Des permis pour les voisins

Ce qui l’enrage le plus, c’est de constater que non loin de là où il avait son camp, des gens ont pu obtenir des permis, certains à plus d’une reprise afin de déplacer leurs installations, sans que lui ne puisse jamais avoir le permis qu’il convoitait tant.

Malgré ses tentatives de faire valoir sa situation en dernière instance avec l’aide d’un avocat, rien n’y fit. Bertrand Chiquette a au mieux pu obtenir un délai d’à peine 24h pour récupérer ses effets personnels et de vider les lieux avant de procéder à la démolition.

« Ça fait mal au cœur en maudit. C’était notre retraite et là, on perd tout », laisse tomber sa conjointe, Lila Poirier, la voix étranglée par l’émotion.

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