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Luc Tremblay a retrouvé la passion d’arbitrer

Le 18 janvier 2019 — Modifié à 12 h 54 min le 18 janvier 2019
Par Karine Desrosiers

La première fois que Luc Tremblay a revêtu un chandail d’arbitre pour officier un matche de hockey, il n’avait que 12 ans. Vers la fin de la vingtaine, il traverse ce qu’il appelle une écoeurantite aiguë et décide de ranger son sifflet.

Pas facile le métier ou la vocation d’arbitre au hockey. Pourtant, Luc Tremblay, après s’être exilé à Québec pendant une quinzaine d’années, retrouvera sa passion de l’arbitrage, au moment de regagner son Lac-Saint-Jean natal.

« À 28 ans, j’en avais assez de l’arbitrage, du chialage, j’avais perdu le feu sacré, puis j’ai délaissé le hockey progressivement. Mais à mon retour à Dolbeau-Mistassini, j’ai décidé de coacher dans le midget BB. C’est alors que le responsable des arbitres à l’époque, au tournant 2013-2014, Pascal Larouche, m’a approché pour arbitrer une partie. Il manquait de personnel. J’ai accepté pour dépanner. Le goût pour l’arbitrage m’est revenu comme au premier jour. Avec l’expérience des années, mon passage comme instructeur d’une équipe de hockey, je me suis tout de suite trouvé à ma place comme arbitre. »

On dit souvent qu’il faut être un peu fou pour être arbitre, Luc Tremblay répond que c’est la passion qui est plus forte que tout.

Du beau et du laid

« Au-delà de la foule hostile par moments, de certains parents qui perdent la tête, je suis heureux quand j’arbitre une partie. Je suis aux premières loges pour voir et apprécier le jeu sur la glace. »

Au cours de sa carrière, Luc Tremblay en a entendu des critiques, des vertes et des pas mûres. Des entraîneurs qui engueulent, des joueurs frustrés, mais les pires injures proviennent de parents.

« Il y a toujours un petit noyau de parents, souvent les mêmes, qui vivent leur rêve à travers leur enfant. C’est dans tous les arénas. Avec les joueurs sur la glace ou les entraîneurs, oui on élève souvent la voix, mais ça se tasse assez rapidement. On sent un respect mutuel. Mais avec des parents enragés, il n’y a rien à faire. Je connais un parent qui a même suivi un officiel jusqu’à son domicile après une partie. Heureusement sans plus. C’est de l’intimidation », s’indigne Luc Tremblay.

Mais le plus grave qu’a vécu Luc Tremblay en raison de sa fonction d’arbitre, c’est lorsqu’il a été privé d’un emploi suite à l’intervention d’une personne dans l’entreprise qui a reconnu l’arbitre qu’il ne pouvait voir en peinture.

Il en faudrait plus

L’avenir n’est pas des plus roses pour l’arbitrage dans nos arénas. Le secteur de Dolbeau-Mistassini-Normandin compte à peine une quinzaine d’arbitres pour tous les matches de hockey et les tournois disputés sur le territoire.

Il en faudrait au moins le double et c’est encore plus rare de pouvoir dénicher des arbitres adultes », déplore Luc Tremblay, qui compte une trentaine d’années comme officiel.

Le phénomène est partout le même au Québec. La pénurie d’arbitres signifie aussi moins de hockey.

Un petit répit en attendant…

« Oui ça m’inquiète énormément et il faut dès maintenant s’en occuper. Pour l’amateur de hockey, l’arbitre est un mal nécessaire, mais sans arbitre, il n’y a plus de hockey », souligne Luc Tremblay.

Un répit toutefois pour notre secteur, mais qui ne viendra pas solutionner tout, une petite relève pointe à l’horizon alors qu’une deuxième clinique d’arbitrage devait avoir lieu avant les Fêtes. Une seule clinique par année est généralement la norme.

« Plus on parle aux jeunes de ce qu’est un arbitre, en quoi consiste l’arbitrage, plus on a de chance d’en intéresser », conclut Luc Tremblay.

 

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