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Sports

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La démission de Laurie Marceau, une grande perte pour le patinage de vitesse

Le 27 septembre 2011 — Modifié à 00 h 00 min le 27 septembre 2011
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Retraite du patinage de vitesse courte piste

La Dolmissoise Laurie Marceau, une athlète douée, sur qui reposaient tous les espoirs en patinage de vitesse courte piste, vient de prendre une difficile décision après avoir fait une mûre réflexion.

Par Michel Tremblay

La patineuse de Dolbeau-Mistassini a annoncé qu'elle se retirait de la compétition pour des raisons fort louables et personnelles. Selon elle, le plaisir de la compétition n'était plus là et plusieurs facteurs ont donc fait pencher la balance vers une retraite de ce sport. Le journal Nouvelles/Hebdo a réalisé une entrevue exclusive avec la jeune patineuse de 19 ans. En voici donc quelques extraits qui nous feront comprendre et accepter la décision prise par Laurie Marceau.

N/H : Est-ce que ta décision de prendre ta retraite du patinage de vitesse fait suite à un événement déclencheur?

L.M. : Je n'ai pas vraiment eu d'événement déclencheur. La prise de conscience s'est amorcée lentement mais sûrement, au fil des mois. L'enchaînement des entraînements 11 mois par année, l'éloignement de ma ville natale, l'école, la pression de performer, sont tous des causes ayant eu plus ou moins d'impact sur ma décision.

N/H : Quelle fut la réaction de tes parents suite à ta décision, eux qui t'on toujours encouragé et supporté au fil des années?

L.M. : Au fil des ans, mes plus grands partisans furent toujours mes parents. À six heures du matin ou à 6 heures le soir, à 1h30 de route ou 6 heures de route, ils étaient toujours là pour moi. C'est certain, qu'après toutes ces années, ils y ont pris goût eux aussi. Ils ont fait partie du grand monde du patin, avec ses connaissances, ses voyages, ses joies, ses déceptions. Ils comprennent ma décision à 100%, j'en ai parlé avec eux depuis le début et vraiment, ils m'ont aidé dans cette dure décision. C'est une déception pour eux, car ils croyaient en mon potentiel de me rendre loin, mais en même temps, ils sont heureux pour moi, car j'ai trouvé ma voie. Peu importe le chemin que je prenais, je savais que je pouvais toujours compter sur eux et c'est ce qui importe le plus.

N/H : Et la réaction de tes entraîneurs fut-elle aussi positive?

L.M. : Mes entraîneurs ont bien pris la nouvelle. Je craignais un peu au tout début de leur en parler, comme une élève ayant commis une faute. Mais en regardant en arrière. Je vois qu'il n'y avait rien à craindre. Ils comprennent ma décision et me supportent dans celle-ci, sachant que ce n'est pas facile.

Un jour ou l'autre, on prend tous la décision d'arrêter le sport de haut niveau, pour une raison ou une autre. Ce n'est pas la première fois qu'une fille de mon âge se remet en question. Pensons à Marie-Ève Drolet qui a pris la décision d'arrêter, ou à Marie-Andrée Mendes-Campeau, qui à 21 ans, prend la décision comme moi d'arrêter et de se concentrer sur ses études. Le cap du 20 ans est difficile à franchir pour un athlète, car il doit faire de grande concession. Il lui faut décider s'il veut tout donner pour son sport et performer, ou s'il veut le mettre de côté et se concentrer sur d'autres sphères de sa vie.

Les ambitions de Laurie

N/H : Maintenant quelles sont tes ambitions?

L.M. : Présentement, j'habite toujours Montréal où j'étudie en sciences naturelles au Cegep de Maisonneuve. Je vise de finir ma session ici, puis de changer de Cegep pour la session d'hiver et déménager à Québec. Je veux me rapprocher de chez moi. J'irai, par la suite, à l'université où je compte m'inscrire dans un programme d'ingénierie. J'hésite entre la profession d'ingénieur civil et d'ingénieur industriel. Quant au sport, bien que je ne ferai plus de compétition, je vise de me maintenir en forme en faisant de la course, du roller et tout autre beau sport qui existe en ce monde.

N/H : Comment se fait-il que la compétition a cessé de t'attirer toi qui était si compétitive?

L.M. : J'ai toujours aimé la compétition. Gagner est un vrai plaisir, mais au cours des derniers mois, gagner avait moins d'importance à mes yeux. C,est un peu étrange, car malgré que ma tête m'incitait à la victoire et aux récompenses, mon cœur me disait que ça ne comptait plus, que j'étais due pour d'autres défis. J'ai compris alors que le sport de haut niveau n'était plus à mon image, car les entraînements à répétition perdaient leur sens pour moi. Tout le monde aime gagner. Pour moi, cela va de soi. La différence va dans les efforts que nous sommes prêts à mettre pour atteindre nos objectifs. Mes objectifs de vie ont changé, j'ai pris la décision de mettre mes efforts ailleurs. Alors, voilà où j'en suis maintenant.

En conclusion

Laurie Marceau aura 20 ans en décembre prochain et nul doute qu'elle nous manquera cet hiver lors des compétitions de patinage de vitesse. Toutefois, on se doit de respecter cette grande athlète qui a choisi une autre voie et dans laquelle, elle connaîtra certainement autant de succès que dans celle qu'elle vient de mettre de côté.

« Laurie, tu nous a donné de belles sensations. Cela, personne ne pourra l'oublier. Je t'ai suivi comme journaliste sportif depuis tes débuts et laisse-moi te dire que tu es une jeune fille formidable, avec des parents en or. Je te souhaite donc la meilleure des chances pour le futur et, quoiqu'il advienne, ne regrette jamais ton choix. Des gens qui se disent : « J'aurais donc dû », il y en a trop dans le monde. Bravo Laurie et merci! » -Michel Tremblay.

(Le Journal Nouvelles Hebdo, un membre du groupe Transcontinental)

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