Papi ce grand héros

Par Jean-Christophe Simpson
Papi ce grand héros

La traversée du Canada à vélo de Martin Bernier se déroule sans anicroche jusqu’à maintenant. Ce qui est plutôt assez exceptionnel, après un peu plus de 3 200 kilomètres parcourus. 

« À part au tout début où j’ai eu mal à un genou et qu’il a fallu grimper les Rocheuses, tout va bien jusqu’à présent. Vraiment, je peux dire que j’ai été très chanceux. Pas de chute, seulement une crevaison. D’autres dans mon groupe ont fait jusqu’à quatre, cinq, et même six crevaisons. Et la température qui est de notre bord », témoigne l’athlète jeannois. 

Avec sa page Facebook Traversée du Canada, Martin Bernier permet à des centaines d’internautes de le suivre au jour le jour dans son périple. S’il en est un qui le suit avec assiduité et un intérêt tout particulier, c’est bien son petit-fils, Marshall. De la maison, il le suit, presque pas à pas, avec une carte du Canada en main. Il épingle une punaise à chacune des étapes franchies par son grand-père. Il attend le retour de son héros avec une grande fébrilité. 

Sur la Transcanadienne 

Devant des paysages ou attraits à couper le souffle, Martin Bernier ne peut s’empêcher de s’arrêter un moment pour contempler les splendeurs autour de lui.  

« C’est tellement beau, je veux partager ça avec ma conjointe l’an prochain et visiter le pays avec elle, cette fois en auto », se promet-il. 

Il y a aussi l’envers du décor alors que parfois, à la fin d’une étape, il doit passer la soirée et la nuit dans des endroits perdus, des petits bleds, où il ne se passe strictement rien. « J’en profite alors pour écrire un peu plus sur ma page Facebook », lance-t-il en riant. 

Martin Bernier roule surtout sur la route Transcanadienne. Au fil de ses nombreuses randonnées, il a appris que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, les autoroutes sont souvent les plus sécuritaires pour les cyclistes.  

« La plupart du temps, les automobilistes et les camionneurs sont très respectueux, bien que quelquefois on croise aussi des <@Ri>morons<@$p>. Les routes secondaires en parallèle des autoroutes sont en partie en gravier ou lorsqu’elles sont en asphalte, peu propices à la pratique du vélo, ce qu’on cherche à éviter le plus possible ».  

Grave accident six semaines avant le départ 

Dire que six semaines avant la date prévue de son départ pour cette traversée, Martin Bernier a eu un sérieux accident en vélo. Au début de juin, alors qu’il pédalait entre Normandin et Saint-Méthode, celui-ci a roulé sur un madrier (2X6) à une vitesse d’environ 50 km/h.  

« Je roulais sur l’accotement et j’ai aperçu l’objet sur la chaussée à la dernière minute. Je me suis retrouvé dans le fossé. J’ai quand même pu poursuivre jusqu’à Dolbeau. L’adrénaline, c’est fort. C’est une fois rendu chez moi que j’ai bien vu que c’était sérieux. Il n’y a pas eu de fracture, mais j’avais un trou dans le bras, on pouvait presque voir l’os. J’ai dû me rendre de toute urgence à l’hôpital pour soigner ça ». 

Et que pense-t-il de sa traversée du pays jusqu’à présent? « Je pensais que ça allait être beaucoup plus difficile. L’expérience acquise à la suite de ma randonnée Halifax-Lac-Saint-Jean m’est très utile en ce moment. L’entraînement, l’adrénaline et la force du mental, ça aide à franchir bien des obstacles », conclut Martin Bernier, avant de poursuivre sa route à vélo.<@Rb>D.H.<@$p> 

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