Faits divers

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Vol à la Banque nationale : quelle peine pour Carolann Coll?

Le 26 juillet 2016 — Modifié à 00 h 00 min le 26 juillet 2016
Par Karine Desrosiers

COUPABLE. Carolann Coll, accusée dans l’affaire du vol à la Banque nationale à Dolbeau-Mistassini en janvier 2015, était de retour devant le juge Pierre Lortie au Palais de justice de Roberval. Son avocat, Me Louis Belliard, ainsi que la procureure des poursuites criminelles et pénales, Me Claudine Roy, ont fait entendre leur plaidoyer afin de guider le juge vers une peine.

Durant son plaidoyer, de près d’une heure trente, Me Louis Belliard a martelé à plusieurs reprises que sa cliente ne méritait pas la peine minimale fixée à 5 ans dans les dossiers de vols qualifiés et de complot.

Comme argumentaire, ce dernier a mentionné que Carolann Coll avait un niveau de responsabilité beaucoup plus limité que Dany Bernatchez et Matthieu Cormier, lors des événements de Sept-Îles, Trois-Rivières et Dolbeau-Mistassini.

« Ce minimum ne tient pas compte de qui fait le délit. Mme Coll n’est pas une délinquante. De plus, il faut voir en elle des possibilités de réhabilitation. C’est un aspect ignoré par les peines minimums. Il y en a qui sont récupérables et il y en a qui ne veulent rien comprendre. Notre système judiciaire coule sous une pluie de peine minimum, aujourd’hui. Avant, on se fiait à la sagesse des juges sur le banc. Dans le cas de Mme Coll, si on applique la peine minimale, je pense que nous allons vers une sanction abusive », explique Me Belliard.

Me Belliard a également présenté une théorie hypothétique sur le développement du cerveau chez les jeunes de moins de 25 ans, afin de faire valoir l’argument de l’absence de maturité.

Selon les propos de l’avocat, la participation minimale de Mme Coll aux événements aurait eu lieu sous un régime de terreur.

« Elle était seule, loin de sa famille, avec deux têtes brûlées qui ne respectent rien, ni personne. Depuis les événements, elle tente de refaire sa vie. Elle travaille. Elle a un nouveau conjoint et bénéficie d’un encadrement social afin de la conseiller », souligne Me Belliard.

Pour le procureur général du Québec, Me François Paré, l’hypothèse de l’immaturité ne tient pas la route. Pour ce dernier, l’âge de l’accusé au moment des méfaits, soit 18 ans et 4 mois, n’est pas un argument applicable afin d’accorder une réduction de la peine.

Niveau d’implication

Du côté du Bureau des poursuites criminelles et pénales, l’implication de Carolann Coll est importante, car c’est son véhicule qui a été utilisé afin d’aller sur les lieux des vols.

« Par sa participation, elle a permis à ses complices de se rendre sur les lieux des crimes, mais également de quitter rapidement une fois l’acte commis. Elle a conduit plusieurs kilomètres en sachant qu’une arme prohibée se trouvait à l’intérieur de son véhicule. Elle a circulé dans les rues de Dolbeau-Mistassini afin de planifier le vol d’une banque. Elle n’a pas eu une participation active lors de l’enquête, car elle voulait protéger Dany Bernatchez. Contrairement à Me Belliard, je ne dirais pas qu’elle était sous l’emprise de la violence, mais plutôt sous l’emprise d’un amour aveuglant », mentionne Me Claudine Roy.

Me Roy a fait mention qu’à deux reprises, Carolann Coll aurait eu la chance de se retirer de cette aventure, mais qu’elle ne l’a pas fait. Aux yeux de la procureure, il s’agit d’un facteur aggravant.

Au terme de la journée des plaidoiries, Me Belliard soutient que sa cliente ne devrait pas obtenir plus de 24 mois de prison. Du côté du Bureau du procureur général, Me Roy souligne que pour les actes commis, une peine totale de 7 ans serait envisageable. Par contre, la procureure mentionne que le temps de détention réalisé par Carolann Coll, du 9 janvier au 27 mai 2015, serait retranché à temps et demi.

Carolann Coll sera de retour le 27 octobre prochain afin de connaitre la décision du juge Lortie.

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