Faits divers

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Menaces contre PKP: l’accusé sort du silence

Le 26 mars 2015 — Modifié à 00 h 00 min le 26 mars 2015
Par Karine Desrosiers

CRIME. « Dans aucun moment, je n’ai fait des menaces. Jamais. J’étais aucunement conscient que les gens pouvaient le percevoir de même. Je ne suis pas coupable de ça ». Pour la première fois et dans une entrevue exclusive au Journal de Chambly, l'homme accusé d'avoir incité à commettre un acte criminel contre Pierre Karl Péladeau, s'est défendu publiquement, aujourd'hui, d'avoir voulu du mal à ce dernier.

Wesley Rigoberto Sosa Murillo a cherché à minimiser les faits, faisant allusion à « une erreur » et à « une expression » mal choisie. L’accusé de 36 ans originaire de Chambly, qui s’identifie sous le nom de Sosa Gambino sur les médias sociaux, s’est présenté au Journal de Chambly jeudi pour raconter sa version des faits. L’homme avait comparu en décembre au palais de justice de Longueuil et reviendra en cour le 23 avril prochain pour son enquête préliminaire.

Rigoberto dit ne pas avoir eu l’intention de formuler des menaces à l’endroit du candidat à la chefferie du Parti québécois lorsqu’il a écrit le 30 novembre sur son compte Facebook, relayé sur Twitter: « Please someone shoot PKP!!! » (Tirez sur PKP quelqu'un, s'il vous plaît).

« Je n’ai pas fait de menaces. Des menaces, c’est quand tu le dis à la personne direct « je vais faire ça ». C’est pas des menaces. Ce n’était pas adressé à lui, je ne le disais pas à lui et je ne le disais pas à quelqu’un en particulier non plus. Ce que je faisais, c’était m’exprimer sur mon compte Facebook où je connais 300 personnes personnellement », se défend-t-il.

Avant d’être arrêté à sa résidence le 2 décembre, puis remis en liberté sous certaines conditions, Rigoberto dit ne jamais avoir anticipé les conséquences de son geste qui sont, selon lui, « démesurées ». « C’est pas de même que je le voyais. Eux [les médias], ils l’ont mis mot par mot. C’est une expression, c’est une façon de parler. C’est juste une façon de parler.»

Au premier degré

Durant l’entrevue, l’accusé a insisté sur le fait qu’il n’a jamais cru que ses propos auraient pu être perçus comme une menace.

« Ma blonde m’a dit : « c’est une tempête dans un verre d’eau », ce qui est arrivé avec les accusations et tout le tracas. Ç’a été pris au premier degré et ça n’aurait pas dû l’être. Chaque jour, on en voit des posts, on voit les gens s’emporter avec les émotions. Ça ne veut pas dire que c’est ça qu’ils veulent », affirme-t-il.

« Quand j’ai vu que les gens l’avaient perçu d’une autre façon, j’ai voulu le spécifier. Mais ça l’air qu’il était rendu trop tard », renchérit-il. Le jeune homme fait allusion au fait qu’il avait rapidement supprimé son commentaire sur Facebook et qu’il s'était excusé sur Twitter en envoyant un gazouillis d'excuses directement à la Sûreté du Québec (SQ).

Rigoberto blâme au passage les médias: « C’est bien beau accuser quelqu’un, mais ils [les médias] m’ont fait plus de mal à moi que j’aurais pu faire du mal à ce bonhomme-là [PKP]. Moi, je suis un gars de la classe moyenne qui travaille pour mon argent. Je suis un artiste pis si j’étais juste un artiste, je n’aurais pas une crisse de cenne dans mes poches, pis faudrait que je fasse ben des affaires pour faire vivre ma famille. »

Une « leçon »

L’accusé croit qu’il a eu sa punition et que sa cause pourrait servir de leçon pour le public: « tu ne peux pas écrire n’importe quoi sur Facebook ou Twitter », retient-il.

« J’en vois encore des gens qui disent tabarnak, je vais te tuer [sur les réseaux sociaux]. Je me dis: « yo bro, tu m’as vu sur Facebook ce qui m’est arrivé? Pourquoi tu t’en vas faire la même erreur? ».

Rigoberto rapporte que des policiers lui auraient dit qu’il n’était « pas le premier et certainement pas le dernier » à être arrêté pour avoir proféré des menaces à l’endroit d’une personne via les médias sociaux.

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