Économie

Temps de lecture : 1 min 44 s

Cueillette de bleuets en forêt : Les cueilleurs de plus en plus rares

Janick Émond
Le 23 août 2019 — Modifié à 14 h 51 min le 23 août 2019
Par Janick Émond - Journaliste

Les belles années où la forêt était prise d’assaut par les cueilleurs de bleuets sont révolues. Non seulement les cueilleurs sont devenus une denrée rare, mais les acheteurs de bleuets ne se rendront bientôt même plus acheter en forêt.

C’est ce qu’indique Alain Laprise, président de l’Association des cueilleurs hors bleuetières.

« On constate que les cueilleurs sont beaucoup moins nombreux et ce sont surtout des personnes plus âgées qui allaient aux bleuets quand elles étaient jeunes. Aujourd’hui, il n’y a à peu près pas de jeunes qui vont cueillir en forêt. Les gens qui y vont, c’est parce qu’ils aiment vraiment ça », explique-t-il.

Alain Laprise ajoute que les mesures exigées cette année par l’Agence du revenu du Canada, qui consiste à exiger une pièce d’identité à l’achat des bleuets, auront un impact important sur la cueillette. Ce n’est pas un secret pour personne, plusieurs cueilleurs se généraient un revenu au noir, ce qui ne sera plus possible avec cette nouvelle disposition.

Évidemment, l’Association ne cautionne pas le travail au noir, mais force est d’admettre qu’il y aura un impact.

« Le bleuet en forêt est un peu tué par cette mesure. À l’Association, on a reçu beaucoup d’appels à propos de ça. Pour les retraités, ça fait peu de différence, car ils peuvent accumuler un revenu assez important avant d’être impactés, mais pour les gens qui touchent du chômage ou du bien-être, ça va être très limitant. »

Prix

Le prix offert pour le bleuet en forêt n’aide pas non plus à rendre cette activité populaire. À 0,70 $ la livre cette année, soit 0,10 $ de moins que l’an dernier, ce n’est pas très alléchant.

« À 70 ou 80 cents la livre, ça ne sa garroche pas en forêt! Avec le coût de l’essence et de la vie, à moins d’être vraiment un très bon ramasseur, tu vas faire tes frais sans plus. Quand le prix offert est au-dessus de 1 $, les gens font un effort, mais ça fait plusieurs années que l’on n’a pas vu ça. »

Achat en forêt

De plus, tous les signaux sont à l’effet que les acheteurs ne se rendront bientôt plus en forêt. Les cueilleurs devront donc revenir vendre régulièrement, ce qui augmentera les coûts de transport.

« Les acheteurs sont de moins en moins intéressés à venir en forêt. Ça leur coûte cher et avec les bleuetières, ils ne sont pas très loin d’être autosuffisants. D’après moi, d’ici quelques années tout au plus, les gens devront descendre en ville pour vendre. »

Le début de l’achat en forêt était fixé au 15 août dernier.

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