Économie

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Cahier EntrePreneurs - Le virage numérique, un passage obligé

Serge Tremblay
Le 22 avril 2022 — Modifié à 08 h 58 min le 22 avril 2022
Par Serge Tremblay - Rédacteur en chef

Malgré qu’il puisse parfois être laborieux, selon plusieurs acteurs du milieu entrepreneurial, le virage numérique des entreprises n’en demeure pas moins une nécessité.

« Il FAUT faire ce virage-là pour le futur », affirme sans détour la directrice générale du Hub Saguenay-Lac-Saint-Jean, Marie Desgagné. C’est que selon elle, un virage numérique réussi sera synonyme de nombreux avantages.

En usine, la robotisation de certaines tâches jugées dangereuses permettra d’améliorer les conditions de santé-sécurité au travail.

Citant l’exemple du restaurant Aki Sushi de Chicoutimi, l’ajout d’un véritable robot serveur permet cette fois de pallier la pénurie de main-d’œuvre.

De son côté, Aurélie Pinceloup, directrice stratégie, expérience et technologies au centre d’innovation Colab, à Alma, laisse entendre que l’intelligence artificielle peut « venir compléter la tâche d’un employé ou venir réaliser une tâche irréalisable auparavant. La machine ne remplace pas forcément les employés, c’est plutôt une collaboration entre les deux. La machine va pouvoir remplacer une tâche répétitive ou fastidieuse, ce qui va permettre à l’employé de se concentrer sur une tâche beaucoup plus valorisante, intelligente et pertinente pour lui. »

De plus, Marie Desgagné soutient qu’un meilleur usage des technologies numériques contribue à accroître la compétitivité des entreprises dans un contexte où la concurrence se fait de plus en plus féroce.

À cet égard, elle indique que le Saguenay-Lac-Saint-Jean fait partie des régions ayant le « plus gros panier moyen » au Québec. Or, dit-elle, « ce n’est pas ici qu’on achète, et c’est ça qui est dommage. Est-ce que c’est parce que nos commerçants ne sont pas en ligne? »

« Avec les commandes en ligne, on est capable de mieux gérer le flot de travail que l’on va avoir. Ensuite, ça diversifie les ventes et on devient plus concurrentiel et compétitif. Ça nous permet aussi de développer des nouveaux marchés, ce qui est non négligeable. Ça donne de la visibilité et la notoriété aux entreprises. Il ne faut pas oublier que le Saguenay-Lac-Saint-Jean est une région éloignée. »

Pour sa part, Marin Belzile, directeur général de la Corporation d'innovation et développement Alma - Lac-Saint-Jean-Est (CIDAL), affirme que le virage numérique est un « enjeu crucial » pour les entreprises de la région.

Selon lui, l’intégration des technologies numériques et des nouvelles façons de faire qui s’y rattachent doivent être au cœur des stratégies « d’expansion, de croissance et de consolidation » des entreprises, notamment en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

Repreunariat

Par ailleurs, il est possible de comparer la transformation numérique d’une entreprise à la rénovation d’une propriété. Une fois la transformation ou les rénovations complétées, l’entreprise ou la propriété prendront de la valeur, si bien qu’il sera plus facile de les vendre le cas échéant. En ce sens, Marie Desgagné introduit la notion de « repreunariat ».

« De plus en plus, on voit qu’il y a des entreprises qui cherchent à vendre ou qui essaient de trouver des gens pour la reprendre. Dans ces cas-là, on va parler de repreunariat. Parfois, une entreprise va faire sa transformation numérique dans l’optique d’être plus intéressante aux yeux d’éventuels acheteurs, souvent des jeunes. Et les jeunes, ils sont souvent très axés sur le numérique, sur ce qui est fonctionnel et qui permet d’être plus productif et de commercialiser ailleurs. Donc s’il y a des investissements importants à faire parce qu’on accuse un retard au niveau technologique, c’est sûr que ça va être un frein à la vente », explique-t-elle.

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