Vendredi, 19 avril 2024

Chroniques

Temps de lecture : 1 min 58 s

Des papas riches en temps

Audrey-Anne Maltais
Le 19 juin 2020 — Modifié à 10 h 44 min le 19 juin 2020
Par Audrey-Anne Maltais - Directrice adjointe

Maxime Pearson et Samuel Tremblay

Fondateurs de Nouveaux pères

Au printemps 2020, confinement oblige, tout ce qui était à nos agendas a dû être reporté : un voyage dans le Sud, des défis professionnels, des rénovations, un mariage… laissant à l’horaire une quantité impressionnante, voire angoissante, de temps.

En tant que papas dans la jeune trentaine, ce ralentissement forcé nous aura permis de réfléchir à notre mode de vie essoufflant, pour nous et notre famille.

La peur de ralentir

Alors que le Québec se mettait sur pause, en mars, plusieurs pères se sont retrouvés en arrêt de travail, ou encore en télétravail avec les enfants sur les genoux. Et ça faisait peur.

Si on leur avait donné le choix entre passer deux mois avec leurs enfants à la maison ou affronter un Grizzly en forêt avec une ouananiche vigoureuse dans chaque main, plusieurs pères auraient sans doute demandé : « C’est un Grizzly adulte ou bébé? ». Ça donne une idée du niveau d’inquiétude.

À tout le moins, on peut parler pour nous. Comme trop de gars qui se définissent par leur performance professionnelle et jonglent avec 1001 projets, on a dû s’adapter. La productivité au travail qui prend le bord, la vie sociale qui s’évapore. Comprenons-nous bien, nos familles nous comblent de bonheur, mais l’idée que chaque jour soit constitué de coloriage et de blocs de construction nous donnait le vertige.

Apprivoiser le temps en famille

Au bout de quelques semaines, notre regard sur la situation a finalement changé du tout au tout. À l’usure, on a fini par réaliser que les projets mis de côté pourront être repris. Il y a un projet, par contre, qui n’est pas reportable : le temps que l’on passe à voir grandir ses enfants.

Du lundi au vendredi, un père passe généralement quelques heures à peine avec ses enfants, en additionnant le rush du matin à la routine du soir. Encore aujourd’hui, les semaines de congés parentaux sont presqu’exclusivement prises par les mères.

Ainsi, l’année 2020 aura été pour nous une bénédiction. L’occasion de marquer une pause, de savourer le temps et de vivre, avec nos enfants, des dizaines de premières fois. Des premiers pas, des premiers mots, des premiers châteaux de sables, des premiers brocolis. Pour une rare fois, ce n’est ni maman, ni l’éducatrice de la garderie qui nous les ont racontées, ces premières fois. On les a vécues. Ce sont les papas qui ont sorti le yogourt aux fraises pour célébrer un premier caca dans le pot.

Ne nous faisons pas d’illusions : la vie reprendra son cours. On le souhaite tous. Déjà, plusieurs enfants sont retournés à la garderie ou à l’école. Quand même, pour la fête des Pères, nous pouvons espérer une chose : que ce retour à la « normale » soit plus équilibré, pour les pères comme pour les mères.

Et que les papas n’oublient pas la richesse du temps passé avec leurs enfants.

 

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