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Un printemps sans pitié pour le bleuet

Yohann Harvey Simard
Le 09 juin 2021 — Modifié à 09 h 26 min le 09 juin 2021
Par Yohann Harvey Simard - Journaliste de l'Initiative de journalisme local

Chaleur hâtive, absence de pluie, nuit de gel, le printemps 2021 n’est pas de tout repos pour les producteurs de bleuets. Selon plusieurs observateurs, on peut d’ores et déjà parler de dommages importants dans les champs.

« Il est clair que la récolte est affectée. Nous avons eu 10 jours sous zéro jusqu’à maintenant et dans la nuit du 28 au 29 mai, on a atteint -8,1 degrés. On a été trois heures sous les -7 degrés. Il reste encore des fleurs et je me demande bien pourquoi! Peut-être qu’elles avaient déjà été pollinisées, cela les rend plus résistantes », mentionne le président du Syndicat des producteurs de bleuets, Daniel Gobeil.

Les producteurs en sont donc quittes pour des dommages dans leurs bleuetières, et ce, un peu partout sur le territoire, même si la situation peut varier. Daniel Gobeil estime que d’avancer des dommages à 50% des fleurs est réaliste à ce stade-ci.

Et pour ne rien améliorer, les précipitations se sont faites rares ce printemps.

« Cet hiver, on a aussi eu 1 mètre de neige en moins. Les rivières sont basses et les fossets sont à sec. Dans le secteur Normandin et Saint-Thomas-Didyme, il n’y a pas une goûte d’eau qui a tombé alors on est en déficit de pluie par rapport à la moyenne. Et on semble se diriger vers une période de canicule. »

Transformateurs

Le constat est semblable chez Bleuets Mistassini, où demeure tout de même prudent.

« Une partie de la récolte est compromise, mais c’est extrêmement difficile à évaluer pour le moment. Il y a toujours des secteurs plus ou moins affectés et mon impression est qu’il y a une bonne variation entre les secteurs, le gel n’a pas été uniforme. Il faut se laisser encore une bonne dizaine de jours avant de constater les dommages », précise Mario Bussières.

Son de cloche semblable chez Bleuets sauvages du Québec.

« Nos agronomes et directeurs d’usine ont fait le tour des bleuetières pour évaluer les dommages. Je n’ai pas encore leur rapport, mais les pertes vont être de l’ordre de 50% et même peut-être plus. Il va rester à savoir ensuite quelle saison on va avoir. Si nous avons une saison exceptionnelle, 50% de moins de rendement ce serait moins pire, mais pour l’instant, ça s’annonçait une saison dans la moyenne », a indiqué Jean-Pierre Senneville.

Ne pas lâcher

Malgré tout, il ne faut pas jeter la serviette, précise le président du SPBQ. La saison peut évoluer de différentes façons et tout n’est pas perdu

« On dirait que le ciel nous est tombé sur la tête ce printemps, mais les producteurs de bleuets sont des gens résilients. L’an dernier, on a eu une grosse sécheresse en début de saison, mais ce fut quand même l’une de nos meilleures années. Avec de bonnes conditions, il n’est pas dit que l’on ne peut pas faire une bonne saison, même si ça semble être beaucoup en demander! »

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